Musique
La passion selon Sainte Catherine Ringer à la Cigale.

La passion selon Sainte Catherine Ringer à la Cigale.

20 May 2011 | PAR Bérénice Clerc

Divine Catherine Ringer à la Cigale face à un public en délire la musique triomphe, la scène vrille, vibre et volte sous les pas ailés de l’artiste.

Catherine Ringer est une survivante, elle garde toujours le cap, porte en elle la force de ceux qui auraient pu ne pas exister mais habitent leur temps en créant de multiples vies pour donner aux autres la force au prix d’un abandon total. Ce 19 mai, la Cigale est gorgée de monde, une foule multiple où jeunes, moins jeunes issus de tous milieux ou origines sont heureux d’attendre leur chanteuse tant aimée.

La Femme, groupe jeune et énergique en première partie est accueillie  avec enthousiasme et claquement de mains. Quelques minutes passent, la foule se resserre encore, la fosse est pleine à craquer et les étages sont remplis jusqu’aux marches.

Le noir inonde la salle, des musiciens entrent, puis simple et sublime, Catherine Ringer entre en scène de noir vêtue, de classe habitée. Pas de mise en scène ni de tralalas inutiles, la puissance d’une artiste à l’état brut suffit à enflammer la foule en émoi quasi amoureux. L’aventure commence justement avec l’histoire d’une jeune fille amoureuse, sur une musique digne de Joséphine Baker, l’amour donne naissance à la vie et Catherine Ringer danse avec sensualité et humour. Une simplicité immense se dégage de Catherine Ringer, elle envoute le public et prend la scène encore et toujours plus fort dans une énergie surnaturelle. Punk, pop, rock, groove, rockabilly, blues, guitares, rythmes, nappes et riffs se sont donnés rendez-vous pour une extase musicale en anglais ou en français. Ring’n roll son dernier album a la part belle et brûle les planches de la Cigale par sa vitalité, son inventivité et sa liberté musicale fidèle à Fred Chichin disparu physiquement mais bien présent dans nos oreilles et dans le coeur et le corps de Catherine Ringer. Nous avons beaucoup de chance, Catherine Ringer a gardé le goût de chanter et  transforme sa douleur en joie mélancolique harmonieuse, burlesque, fantaisiste, exigeante, violente, intelligente, légère, survoltée pour résister et chanter mort à la mort !

La vie la bouscule et l’écartèle mais Catherine Ringer sait préserver une étincelle, une toute petite flamme et faire naître le feu. Un brasier de passion irradie la Cigale, les spectateurs hurlent de plaisir, dansent, chantent, sautent et aiment, dans un partage inégalable. Bonheur de sentir une foule heureuse, des hommes, des femmes rassemblés pour une communion musicale artistique complète et extatique. La rage de vivre de Rita est bien là et de bons Mitsouko de derrière les fagots se mêlent au combat du Ring’n Roll frais du 2 mai. “Yalala” croise “Jalousie”, “Punk”, “Hip Kit”, “Marc et Robert”, “Quel est ton nom”, “Prends moi” et ainsi de suite. Catherine Ringer n’a pas d’âge, elle est dans la vie, force et vitalité sont de faibles mots pour la décrire sur la scène de la Cigale, pas une seconde de répit entre certains titres, des musiciens irréprochables à la présence inouïe. Un clavieriste passionné, un  batteur surréaliste, un bassiste puissant et un jeune guitariste virtuose et survolté. Catherine Ringer présente ses musiciens avec la joie du partage et nous révèle ainsi que le jeune guitariste talentueux est Raoul Chichin. Et oui, Fred Chichin et Catherine Ringer ont fait un excellent musicien qui par son talent perd le poids d’être un  “fils de”. Fred Chichin peut être fier de lui et de ceux qu’il a laissé, ils tiennent la barre très haute et porte la musique loin. La reine de son royaume ne s’est pas perdue, la foule en délire ne veut pas laisser partir la diva et de rappels en rappels, l’ambiance est toujours plus chaude sur scène comme dans la salle. Catherine Ringer marche sur l’eau, vole aux milieux des flots verbaux et inonde de couleurs la soirée. La lumière est parfaitement pensée et habille à merveille le show.

Catherine Ringer revient seule en scène. La symphonie n°5 de Malher en boucle, un poème pour Fred, une voix divine douce et puissante cueille le public comme une fleur à l’émotion fraîche prise de face par des yeux brillants, des joues perlées de rosée. Pas de pathos, juste de l’art, du partage et une foule surexcitée avec laquelle Catherine Ringer repart pour un tour de “Petit train” et de “C’est comme ça” dans une explosion la salle semble être en suspension et voler au dessus du temps.

Somptueuse artiste aux multiples facettes, diva divine, reine du Music-Hall, déesse des musiciens, danseuse endiablée, actrice possédée à la présence inégalée Catherine Ringer s’offre à son public sans limite. Fred était bien là pour lui permettre un tel abandon. Catherine Ringer est une icône, elle berce nos vies depuis des années, si une artiste devait être sanctifiée au Panthéon de toutes les religions, n’ayons plus peur Ringer power !


Infos pratiques

Ouverture d’Abercrombie & Fitch sur les Champs-Elysées
Lars Von Trier évincé du Festival de Cannes après ses propos intolérables sur Hitler
Bérénice Clerc
Comédienne, cantatrice et auteure des « Recettes Beauté » (YB ÉDITIONS), spécialisée en art contemporain, chanson française et musique classique.

2 thoughts on “La passion selon Sainte Catherine Ringer à la Cigale.”

Commentaire(s)

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration