
“Le transhumanisme”, une introduction par Béatrice Jousset-Couturier
Docteur en pharmacie, spécialiste de bioéthique, Béatrice Jousset-Couturier livre chez Eyrolles un essai de philosophie sur le transhumanisme, c’est-à-dire sur l’homme “augmenté” par la science et les nouvelles technologies. Un livre préfacé par Luc Ferry, qui fait un point sans être tout à fait à la pointe.
[rating=2]
Commençant par un sérieux effort de définition et du transhumanisme et du posthumanisme et de la “singularité” (école californienne dont le chefs de file est le directeur de l’ingénierie chez Google, Ray Kurzweil, et qui prédit à court terme la fin de la mort grâce à l’intelligence artificielle), l’essai balaie les courants de monde prévoyant la transformation radicale de l’humain sous le coup de la technologie. Arès, laissant les spécificités des champs en cours (big datas, nanotechnologies, robotique, génétique, intelligence artificielle, virtualité ) pour les traiter comme un tout, Béatrice Jousset-Couturier remonte aux origines philosophiques du dépassement de l’homme par l’homme (humanisme et Descartes) avant de présenter les philosophies contemporaines qui critiquent ce courant. Détaillant notamment le point de vue religieux pour placer à son avant-garde impertinente Pierre Teilhard de Chardin (grande inspiration du livre), l’auteure termine l’essai un peu en queue de poisson, nous laissant décider en bons modernes qui est dieu et qui est diable dans ce que l’on fait des avancées grandioses et terrifiantes de la science face à la nature de l’homme. Un essai intéressant mais on attendait plus de précision et de force de proposition d’une intellectuelle à la croisée des chemins scientifiques et philosophiques.
Béatrice Jousset-Couturier, Le Transhumanisme, Faut-il avoir peur de l’avenir? Eyrolles, 190 p., 16 euros. Sortie le 25 avril 2016.
visuel : couverture du livre