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Toute la culture à Megève : un patrimoine culturel de toute beauté

Toute la culture à Megève : un patrimoine culturel de toute beauté

07 April 2013 | PAR Olivia Leboyer

 

 

 

Toute la culture a passé trois jours idylliques à Megève, station de ski sélect, qui a su préserver une vraie vie de village, authentique et ouverte sur le monde. Un séjour vivifiant et culturel !

Avec ses célèbres calèches, son charme hors du temps, Megève semble presque trop belle pour être vraie. Mais l’image d’Epinal et la réalité coïncident bel et bien : l’esprit du lieu n’a rien d’artificiel. Le petit village de montagne a su préserver son histoire, ses traditions, son rythme de vie.
Le splendide Calvaire, avec ses quatorze chapelles retraçant le chemin de croix du Christ, témoigne du fort ancrage religieux des Mégevans. Sous l’impulsion du curé Ambroise Martin (notamment de 1833 à 1863), les habitants ont construit des édifices religieux superbes, littéralement édifiants. Les statues en bois, immenses et hiératiques, possèdent un vrai magnétisme. L’Eglise, édifiée dès le XIVe siècle, avec des ajouts aux XVI et XIXe siècles, impressionne également par la hauteur de ses voûtes et sa sobriété. Les styles gothique flamboyant (les voûtes surcroisées d’ogives), néo-baroque (le retable) coexistent, l’édifice ayant connu plusieurs périodes de travaux. En 1955, l’architecte Henri-Jacques Le Même a d’ailleurs participé aux travaux du Chœur.

L’esprit de Megève réside bien dans cet alliage du passé et de la modernité : sur le chemin du calvaire, la maison-atelier de Henri-Jacques Le Même, d’un bel ocre rouge, surprend, tout en s’intégrant parfaitement dans le paysage. Pas moins de 250 chalets ont été construits par Le Même dans Megève. L’architecte, qui détestait le « faux vieux » en vogue actuellement, s’attachait à imaginer des constructions épurées mais qui respectaient le style des fermes de la région. Ainsi, le fameux « chalet du skieur », commandé en 1925 par la baronne de Rotschild, est admirable de pureté et de simplicité.
Aucune ostentation à Megève, le luxe se déclinant comme un art de vivre. Ce désir de calme et de volupté trouve sa pleine expression aux Fermes de Marie, hôtel qui sait combler toutes les attentes : le bois, les matières les plus nobles, les bons produits, une conception du luxe qui s’allie à la simplicité, « comme à la maison ». Au milieu de la pelouse des Fermes de Marie, une sculpture aérienne et sensuelle, tout en rondeur, de Pierre Margara. Une autre sculpture de Margara, en bois, trône à l’entrée du Spa, qui propose une régénération toute naturelle avec la gamme de produits Pure altitude.
Megève pourrait se résumer ainsi : une gentillesse et une entraide des habitants pour penser ensemble, en harmonie, leur cadre de vie et d’accueil. Chaque lieu emblématique porte la trace de plusieurs histoires, qui s’entrecroisent et se répondent : Ambroise Martin, Henri-Jacques Le Même, Pierre Margara, ont laissé leur empreinte sur le village. Il y a un plaisir de jeu de piste à retrouver ainsi telle sculpture de Margara devant la très belle boutique Allard, au centre des Fermes de Marie ou devant l’hôtel Mont-Blanc.
En janvier, une nouvelle sculpture a été inaugurée devant le lavoir : deux mains fines courant sur un clavier, bel hommage amical au compositeur de la chanson « My Way », Jacques Revaux.
Dans un même geste amical, Antoine Allard a fêté cette année les 75 ans du fuseau, vêtement décontracté et élégant inventé par le champion de ski Emile Allais, décédé l’an dernier.
Citons encore la formidable initiative du Musée de Megève, qui a mis à l’honneur, pour les 60 ans de sa mort, un peintre encore peu connu mais au style tout à fait étonnant, Georges Gimel. Le peintre a notamment croqué, à leur insu (et dans un style précurseur d’Andy Warhol !), une bonne partie des Mégevans ! Quelques photos ou indices manuscrits permettent de les identifier : pour certains, le doute demeure et le jeu de pistes peut se poursuivre !
L’été, le village programme chaque jour un événement festif, dégustation culinaire ou concert. L’an dernier, c’est à Megève que la pièce « Attention, maîtres-chanteurs » (qui joue à guichets fermés au théâtre La Bruyère) a débuté sa belle histoire. On retrouvera avec bonheur cette opérette pleine d’humour à Megève le 12 août prochain.
Je m’arrête ici pour aujourd’hui, avant de revenir en détails sur ces différents événements culturels. A suivre également, deux critiques gastronomiques pour deux adresses mégevanes incontournables : Le restaurant Flocons Village, bistrot du grand chef Emmanuel Renaut, et la Ferme de Joseph et ses succulents yaourts !

Photo 1 : Le chalet du skieur, construit en 1925 par Henri-Jacques

Photo 2 :Une chapelle du calvaire, statues du jugement du Christ par Pilate

Photo 3 : La sculpture de Pierre Margara, en hommage à “My Way” de Jacques Revaux

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Olivia Leboyer
Docteure en sciences-politiques, titulaire d’un DEA de littérature à la Sorbonne  et enseignante à sciences-po Paris, Olivia écrit principalement sur le cinéma et sur la gastronomie. Elle est l'auteure de "Élite et libéralisme", paru en 2012 chez CNRS éditions.

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