Fête de la gastronomie : encore un effort si vous voulez être républicains !
Du 20 au 22 septembre, plus de 4 000 événements publics ou privés titilleront nos sens. Banquets, dégustations, ateliers et pique-niques géants sont au menu. Pas de doute un nouveau culte républicain est en train d’apparaître.
L’ordre est venu d’en haut, du ministère du tourisme, encouragé en sous-main sans doute par celui de l’agriculture…. Il fallait célébrer par de justes ripailles notre gastronomie. Aussi, le week-end prochain, il est presque impossible de ne pas trouver à proximité quelque banquet où nouer sa serviette ou quelque repas aimablement hurluberlu, comme à Bordeaux, le 21 septembre, l’Arty garden party de l’association Grenelle-Terre, dans le jardin des Dames de la Foi. Ou à Paris, dans le 11ème arrondissement ( métro Philippe Auguste ) un cours de pasta therapy, chez pan cooker où comment soigner son stress en patouillant la farine.
Parrainé par le jovial Thierry Marx, ancien casque bleu et héros d’un manga culinaire (nous avons un gros faible pour ce cuisinier au cœur tendre !), l’événement propose d’étonnantes découvertes gustatives. Comme un dîner caritatif tout blanc, avec blanc de seiche et blanc-manger (un entremets) au jasmin dans l’enceinte du Grand Palais, 330 euros la place, au bénéfice du Samu social.
C’est l’occasion aussi d’entrer au Meurice, voir la table d’exception dressée avec les beautés d’une vingtaine d’entreprises du patrimoine vivant, ces fameuses EPV, comme Bernardaud de Limoges ou Saint Louis le cristallier.
Quant à nous, nous irons chez Verot, célèbre charcutier parisien, qui ouvre son atelier situé juste au métro Saint Placide. Pour parler des quenelles de brochet et du pâté de Houdan, une recette historique et assister à la confection d’une nourriture délicieusement surannée, les bouchées à la reine.
Mais vous préfèrerez peut-être foncer fêter au champagne la finale du concours national de cuisine amateur, samedi après-midi. Celui-ci va se clore dans le plus grand château fort d’Europe, à Sedan (oui, Sedan, près de la Belgique et du Luxembourg) sous la bienveillante gouverne de Michel Guérard, 80 ans, un délicieux papy-chef à la fraicheur de pomme verte. C’est lui qui a lancé le renouveau de la gastronomie nationale dans les années soixante. Les concurrents devront improviser avec les produits locaux, comme le biscuit rose de Reims, le champagne et le sublime rosé des Riceys, un vin joyeux et confidentiel.
Toujours est-il que 27 chefs de 27 régions différentes nous ont mitonné une recette gastronomique pour 5 euros maximum (déjà disponible sur le site, notamment celle d’un de nos chouchous, de Stéphane Gauthier, le chef de la Grenouillère à Montreuil- sur-mer, tout près du Channel). Sûr, armés de ces délectables provisions nous pourrons traverser ainsi la crise…alimentaire !
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Sabina Rotbart
visuels officiels de l’événement : 1/ banquet 2/ et 3/ (c) Alain Doire 4/ Christophe Aubry (Avignon)