The XX à la Cigale le 18 février
Tenant d’un rock froid et désincarné de toute beauté, le quatuor anglais The XX s’est avéré l’une des révélations de l’année 2009 avec son premier album éponyme. Après être passé au Point Ephémère en octobre, il sera cette fois-ci à la Cigale, le 18 février.
Attention : groupe à suivre ! Voix désincarnée, instrumentation minimaliste à la basse proéminente et inspiration cold wave à souhait : le très jeune quatuor (autour de 20 ans) The XX est un des groupes prometteurs révélés en 2009.
Entre cold wave et dream pop, le groupe évoque principalement les pionniers de la pop minimaliste Young Marble Giants, mais encore les atmosphères d’Interpol et le souvenir des Cure de l’époque Seventeen Seconds, voire de Durutti Column ou Joy Division (écouter l’excellente reprise de Womack & Womack « Teardrops »). Back to 1980.
Les lignes de basses, rondes et entêtantes, rappellent immédiatement le souvenir de tout un pan du post-punk anglais, de même que la boîte à rythme. Le son cristallin et réverbéré de la guitare, presque ornemental, brode des climats éthérés et inquiets, sans rechercher l’excès de noirceur dans un pathos expressionniste. La musique a quelque chose d’onirique, sensiblement désincarné. Le chant d’ailleurs, tour à tour masculin (au timbre proche par instants de David Gray) puis féminin, comme apathique et dépourvu de lyrisme ou d’éclat s’étire calme et vaporeux comme un ciel d’avant l’orage.
Ces post-adolescents, dont la pop planante et minimaliste à la froide beauté (à l’image du remarquable « Infinity », ou l’improbable collision du « Wicked Game » de Chris Isaak et du « Decades » de Joy Division) jette un trouble enchantement, pourraient fort bien constituer the vraie belle surprise du rock anglais en cette année 2009.
Après le Point Ephémère en octobre dernier, le groupe a vu grimper en flèche sa notoriété. Il jouera cette fois dans la plus prestigieuse salle de la Cigale. On n’a pas fini d’en entendre parler.
The XX, Beggar’s Banquet, 2009.