
Une liaison pornographique au Guichet Montparnasse
Un homme (Jean-Paul Cessey) et une femme (Françoise Dehlinger) se rencontrent dans un hôtel pour une liaison pornographique. Tout simplement. Ni plus ni moins. Cependant, ça ne peut pas tout à fait en rester là. Il y a eu déjà plus, il y aura donc les affinités, mais après, contrairement à l’ordre conventionnel.
Tirant meilleur profit de l’atmosphère intimiste de la taille presque domestique du mignon Théâtre Guichet Montparnasse, la mise en scène (Olindo Cavadini et Anthony Binet) nous donne à voir la complexité des rouages de la mécanique de l’évolution psychologique d’une affaire qui commence banalement mais prend une dimension toute autre avec le temps, comme souvent dans nos petites vies…Et puisqu’il s’agit d’évolution qui a son rythme propre que les mots ont souvent peine à décrire, la musique, parfois personnage secondaire, parfois en avant scène, est la bienvenue (Adrien Regard, Automne Lajeat/Aurore Daniel).
Nous regrettons que des occasions de jeu et d’évolution dramaturgiques, pourtant présentes dans le texte (Philippe Blasband) n’aient pas été plus exploitées, cela donnerait du relief. Mais enfin, à une époque où beaucoup de nos contemporains s’accouplent par l’entremise d’Internet et préfèrent passer leur soirée devant la télé après le boulot, une heure et quart en chair et en os (« in real life », IRL), qu’est ce que c’est bon !
Nattan Barnache