
Une “Gertrud” indésirable dans la mise en scène de Jean-Pierre Baro
Le metteur en scène Jean-Pierre Baro met en scène Gertrud du contemporain d’Ibsen Hjalmar Söderberg,
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On ne peut pas dire qu’ Hjalmar Söderberg soit connu du grand public, la star des huis-clos à la tension glacée reste Ibsen popularisé par Thomas Ostermeier qui l’a souvent traduit et adapté ce qui a permis au public européen de comprendre cet auteur. Ostermeier, Jean-Pierre Baro le connait bien, il a travaillé avec lui pour Ceci est une chaise en 2001 au Festival d’Avignon.
Getrud (Cécile Coustillac) nous raconte l’histoire d’une insipide quadra, prise dans les étaux de sa vie, mariée à un sale type imbu de pouvoir (Tonin Palazzotto), nostalgie de son passé de cantatrice amoureuse du romancier Gabriel Lidamn (le metteur en scène Jacques Allaire) et éperdue de désir pour la pianiste Erland Jansson (Elios Noël).
Ici, les écueils déjà présents dans Ivanov se retrouvent, mais sans le talent qui se déployait de ce spectacle monté au Monfort en 2011. La direction des comédiens est ici incompréhensible, offrant un texte qui hésite, qui est avalé ou va au contraire dans l’excès d’une récitation dont on entendrait le souffle du maître en coulisses. Le jeu de ces, d’ordinaire, très bons comédiens est dans cette Getrud un déploiement d’une tentative de distance cynique qui ne fonctionne jamais. Les effets tombent à plat donnant la sensation désagréable d’être dans un Feydeau.
La mise en scène irrite par ses effets de déjà-vu ostentatoires. On est dans Mas fur Mas d’Ostermeier ou dans la noirceur du Misantrophe de Ivo Van Hove. Jean-Pierre Baro a ici collé les bonnes idées du bon théâtre dans un jeu de lumière froide bien maîtrisé mais cela se noie dans un récit mal dit et joué sans abstraction. Il y a quand même de la grâce dans ce spectacle, lorsque Getrud va rejoindre son prince, qu’elle chante d’une voix éraillée et que lui se met à jouer du piano avec talent. La, précisément, la magie opère. Mais quelques secondes ne sauvent pas du naufrage cette pauvre Getrud qui hésite entre l’humour du Boulevard et la radicalité du patron de la Shaübune. Gertrud n’est définitivement pas Nora.
Visuel : ©Christophe Raynaud de Lage
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5 thoughts on “Une “Gertrud” indésirable dans la mise en scène de Jean-Pierre Baro”
Commentaire(s)
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PAPIN Jérémie
Bonjour,
Un peu de conséquence s’il vous plait. Surtout quand on écrit ce genre d’article. Jean-Pierre Baro ne joue pas dans son spectacle!!!
Amelie Blaustein Niddam
Bonjour
Merci pour votre remarque, cela me semble étrange mais je changerai si vous dites vrai. Merci beaucoup pour votre aide, amitiés, Amélie
Amelie Blaustein Niddam
Merci mille fois Jérémie ! Vous aviez raison, vraiment, je n’avais pas reconnu Tonin Palazzotto, et je suis encore plus étonnée de son jeu ! Amitiés
Amelie Blaustein Niddam
Avec toutes mes excuses, c’est effectivement Tonin Palazzotto que je n’avais pas reconnu ce soir là ! Merci pour votre remarque cher Jérémie. Vous avez entièrement raison, mais cela est aussi valable quand les spectacles sont bons !