
Paris 7ème, mes plus belles vacances, Denise Chalem fait rimer tumeur avec bonheur
Une clinique dans le 7eme arrondissement, une fenêtre vers une roseraie. Une chambre, un lit et cela suffit à retrouver Denise Chalem dans un questionnement qui par moment nous ramène à Aller chercher demain, où elle excellait aux côtés de Michel Aumont. Au Théâtre du Chêne Noir, elle vient une nouvelle fois interroger avec ironie, les mauvais coups de la vie.
Au début on se doute, après on est sûrs, c’est une ablation du sein que vient de subir Liliane, en langage médical, c’est une bonne nouvelle, cela lui évite la chimio. Mais voila, pas évident de se réjouir, pas évident de jouer à aller bien. Alors pas de visites, le courrier à la poubelle, sauf quand il vient des enfants, et surtout, pas le marbré de maman.
Ça a l’air glauque mais c’est tout le contraire. Denise Chalem est comme à son habitude d’une tendresse parfaite. La malade décide d’être solide et de donner le change, parfois à l’aide de blagues potaches à l’intention de son infirmier-grand frère Eric ( Olivier Pajot ).Entre chien et chat, l’amitié s’installe, solide et chacun apprend de l’autre dans une mise en scène la plupart du temps élégante, à l’exception des temps musicaux qui cherchent à nous amener de force dans une émotion qui n’a pas besoin de cela pour venir. Faire rire avec l’injuste, l’affaire est courante, elle fonctionne ici sans exceller.
Paris 7ème raconte ce que seuls les souffrants peuvent entendre : “comment avez -vous encaissé la nouvelle? ” demande l’infirmier à la patiente, “très bien, c’est l’entourage qui s’effondre”. Le texte, très bon quand il se concentre sur la relation maladie vécue par Liliane/ maladie fantasmée par les autres , dresse un portrait risible des affres procéduriers de l’hôpital qui finit par faire hurler aux concernés «je ne supporte plus qu’on me touche ».
Cela fera de Paris 7ème, mes meilleures vacances un rendez vous qui séduira le plus grand nombre.