Soumission et maternité à Vive le Sujet !
Une nouvelle fois, et comme c’est le cas depuis 25 ans, la SACD et Le Festival d’Avignon provoquent des collisions entre des mondes qui normalement ne se croisent pas. Le point commun entre une performance un poil SM et une autre poétique ? Un ballon !
Silex et craie (calcédoine et coccolithe), Vincent Dupont
En voici un étrange duo ! Les deux chorégraphes se présentent à nous tout en noir et baskets blanches bien trop immaculées pour être honnête ! Il vont commencer à bouger côte à côte de façon super minimale avant d’entrer dans un jeu de soumission et de possession assez hypnotique. La scénographie tient en quatre énormes ballons noirs ou gris qui bouchent toutes les ouvertures. Ils portent des visières COVID sur lesquelles ils ont peint en noir des visages qui rappellent la civilisation maya. Un pas de deux où l’un est à la botte de l’autre et inversement, au rythme lent, très étrange, très Vive le sujet !
Ladilom, Tünde Deak, 2022
Quiconque s’est déjà retrouvé face à un bébé le sait : le non-langage désarme. Généralement, tout humain ou humaine qui se respecte utilise la même défense : il ou elle chante ce qui lui passe par la tête. Et pour Tünde Deak, la chanson qui lui vient est un refrain en hongrois, ladilom. Langue qu’elle n’a pas “parlé plus de 5 minutes par an depuis ses treize ans”. La pièce est un dialogue entre la comédienne et musicienne Léopoldine Hummel et la metteuse en scène et autrice Tünde Deak. A la façon d’une salle de conférence, Tünde est installée dans un box pour faire la traduction (la scénographie est de Marc Lainé). Au fur et à mesure on ne sait plus qui traduit qui et quelle est la langue maternelle de qui. Léopoldine Hummel joue de ses guitares et de son mini piano-jouet assise sur un ballon de grossesse. C’est poétique et bien fait !
Jusqu’au 25 à 18H. Informations pratiques et réservations.
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Visuel : Silex et craie (calcédoine et coccolithe), Vincent Dupont, 2022 © Christophe Raynaud de Lage / Festival d’Avignon