
« De La Fontaine à Booba », ou le mélange des genres
Dans De La Fontaine à Booba, punchlines datées et futuristes se mêlent sur scène au service d’une réflexion autour de la place du rap dans la littérature française.
Le spectacle qui faisait sa première jeudi dernier au théâtre du Funambule est le fruit du travail depuis plusieurs années de Valentin Martinie dans Dialogues à fables et de sa collaboration nouvelle pour ce spectacle avec Guillaume Loublier.
C’est un nouveau modèle de la querelle des anciens et des modernes qui se joue devant nous. Parfois trop statique et souffrant du décor neutre ou manquant le coche par des accents ou des bruitages trop prononcés, le propos est tout de même intéressant et plutôt bien conduit. Et les textes toujours succulents que ce soient des extraits de fables illustres ou moins connues de la Fontaine ou des uppercuts verbaux du Duc de Boulogne.
Sous forme de battle, , c’est un bout d’anthologie qui se développe ici, à travers les siècles alternés. Les deux comédiens, toujours souriants, en costumes d’époques (type perruque baroque ou survet’ Sergio Tacchini-manches à fleurs) passent par Queneau, Blackalicious, Hugo, Lucio Bukowski, pour réfléchir sur l’héritage des mots et l’attachement que nous leur portons, au delà des débats circonflexes.
On appréciera particulièrement la réinterprétation des animaux malades de la peste de La Fontaine, façon Bogoss des Belles Lettres avec des accents d’IAM. Un peu moins le final sous forme de clash qui, c’est dommage, montre la difficulté, dans ce spectacle humoristique, à choisir entre le ridicule des personnages et la virtuosité des auteurs.
Au final, c’est un bon moment, une belle réflexion, qui gagnerait à être plus tranchant dans le choix du genre.
DATES DE REPRÉSENTATIONS :
Du 04/02/2016 au 28/02/2016
Du Jeudi au Samedi à 21h30
Le Dimanche à 18h