Danse
Première édition du festival Extension Sauvage

Première édition du festival Extension Sauvage

05 July 2012 | PAR Kylhian Hildebert

Nouvel arrivé parmi les festivals de danse, qui sont peu nombreux, le Festival Extension Sauvage première édition s’est tenu ce week-end en Bretagne entre Combourg (le samedi) et Bazouges-la-Pérouse (le dimanche)…

Initiative originale, le festival Extension Sauvage s’est élaboré autour des relations entre danse et paysage dans deux villes de Bretagne. Le paysage s’y prête merveilleusement puisque le premier jour se déroulant à Combourg et le second dans les magnifiques jardins du Château de la Ballue, tout décor artificiel d’opéra ou de théâtre n’aurait été qu’en deçà de ces morceaux de nature. Il aurait été bien évidemment impossible de recréer avec un tel réalisme le caractère sauvage du petit havre de paix dans lequel Boris Chamatz et Emmanuelle Huynh interprètent avec brio Duo du faune et de la grande nymphe d’après Vaslav Nijinski tels deux personnages issus d’une peinture de Bouguereau, ayant pour seuls costumes leur gestuelle d’une grande expressivité. S’ensuit Boléro, 2 d’après Odile Duboc et Françoise Michel, chorégraphie dans laquelle tels deux amants ils s’adonnent avec une belle langueur à une danse envoûtante ; parfois une tension surgit, une force impressionnant émane de ce duo pourtant extrêmement lent et très sensible.

Laurent Pichaud propose pour sa part une pièce hybride, conceptuelle (sans doute trop) utilisant principalement une gestuelle gaguesque. Difficilement abordable elle laisse le public pantois. Gesticulant sans cesse, parfois mimant un chien en train d’uriner, parcourant le bout de jardin mis à sa disposition de long en large et dans toute sa profondeur, disparaissant pour réapparaître à un autre endroit ; il est difficile de voir le propos de Laurent Pichaud tant l’abstraction semble être développée. Ni à proprement parlé dans la performance, ni dans la danse, cette production reste l’une des moins réussies.

L’autre vient de Grand Magasin, dans un jardin faisant directement face au château La dernière semaine de juin laisse un goût d’inachevé, voire d’à peine ébauché. Seule la participation du public, requise un court instant, permet de rentrer dans le spectacle ; sinon on reste de marbre face à cette représentation que l’on peut difficilement résumer.

Représentation la plus atypique, celle de Daniel Linehan, qui s’inscrit véritablement dans la performance. Durant plus de trente minutes Daniel Linehan tourne sur lui-même telle une toupie à toute allure (!!). Ce simple trait suffit en lui-même pour admirer la performance effectuée mais au bout d’un certain temps on commence à se lasser, plus que dubitatifs. Heureusement le jeune trentenaire au visage juvénile sort une longue lettre qu’il se met à lire (toujours en tournoyant bien sûr) ; le texte est magnifique, à la fois introspectif, acerbe sur la société, moqueur, il donne les clefs de sa production, sur lui ; il se livre, donne sa vision du monde, de l’art… D’un coup la performance prend une autre tournure et devient sans aucun doute la production la plus marquante de ce festival.

Extension sauvage première édition s’est donc déroulée merveilleusement bien, le public était au rendez-vous ; on espère que les prochaines éditions seront toutes aussi réussies. Un grand bravo à Latifa Laâbissi et Margot Videcoq, directrices artistiques.

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Kylhian Hildebert

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