
La danse incarnée d’Ana Pérez aux Hivernales
Levez-vous ! Ana Pérez martèle son flamenco viscéral et contemporain aux Hivernales seulement jusqu’au 20 !
Dix heures du matin, au Festival d’Avignon, cela équivaut à annoncer un spectacle à sept heures du matin ! Et bien, n’hésitez pas, le flamenco de la danseuse et chorégraphe marseillaise pourrait réveiller un mort. Elle apparaît tout en noir, crinière de lionne lâchée. Elle va imposer son rythme en faisant comme Israel Galván résonner le tempo, le duende plutôt.
Dans cet expresso chorégraphique de 30 minutes, Ana Pérez nous adresse en corps son autoportrait. Elle rassemble les pièces qui font le flamenco. Elle ne s’embarrasse pas bien sûr de savoir si les pas qu’elle frappe sont masculins ou féminins. Elle est là présente au monde, juste dans chacun de ses compás et braceos. Elle dissocie chaque espace de son corps de l’autre pour mieux se présenter à nous.
La pièce s’appelle Répercussions. Elle nous raconte comment elle, qui a commencé le flamenco à 3 ans, le porte et le transcende de façon quasi inconsciente. Sa danse est fascinante, à la fois contrainte et relâchée. Elle devient obsédante quand la voix s’en mêle pour accompagner ou diviser le tempo. On sort de là avec une envie folle de danser avec elle.
A voir absolument. Jusqu’au 20, durée 30 mn. A 10h aux Hivernales
Visuel : ©Alain Scherer