Danse
Corps Sonores, le massage chorégraphique de Massimo Fusco

Corps Sonores, le massage chorégraphique de Massimo Fusco

11 February 2023 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Massimo Fusco installe au Grenier à Sel, à Avignon, dans le cadre de la carte blanche que lui offre “Les hivernales”, son spectacle entre installation et immersion.

Avant d’entrer dans l’espace, il vous faudra vous dépouiller. Vous laissez vos chaussures, votre manteau, votre sac. C’est léger que vous entrez dans une salle pleine de coussins, de galets mous, réalisés par Smarin. Massimo Fusco vous accueille dans un ensemble couleur vert-d’eau. Il nous demande de nous allonger, si on le désire et surtout de se placer dans une posture confortable. Le corps est soulevé par les galets, comme flottant. Tout le spectacle vient appuyer sur cette notion.

La lumière oscille, elle donne la sensation de respirer. Désormais, allongés, nous saisissons des casques dans lesquels sont diffusés un bain sonore pensé par Vanessa Court qui d’ailleurs expose également dans le même lieu.

Dans nos oreilles nous avons la sensation d’écouter un groupe de parole. Les récits, qui ont été captés dans un hôpital psychiatrique, parlent du rapport au corps. Le mouvement se met ainsi en place dans l’inertie. A demi-éveillés, nous ressentons. Les récits très personnels se frayent un chemin vers la psychanalyse. Il est question de choses très intimes et très puissantes, comme par exemple cette femme qui raconte qu’elle grattait ses plaies enfant et que cela énervait ses parents. Et qu’aujourd’hui, elle en a gardé des cicatrices. Le corps parle, il hurle souvent dans son éternel pas de deux avec le cerveau. Le corps peut nous désobéir, il peut nous séduire parfois.

Massimo Fusco est le seul à rester debout et réellement en mouvement dans ce spectacle conçu pour 12 spectateurs et spectatrices. Il déambule et vient, si on l’accepte, poser ses mains sur nous pour nous masser dans une écoute cette fois de notre corps, de ses tensions, de ses besoins.

Son massage est une danse, il croise ses bras pour venir chercher vos bras, il se courbe sur vous, vous entoure.

Vous l’aurez sans doute compris, Corps Sonores est avant tout une expérience, et elle est très personnelle, puisque les récits transmis feront écho différemment en fonction de chacun. À un moment, quand l’heure du réveil sera venue, la danse se fera plus concrète. Massimo Fusco nous englobe comme un derviche, il nous rassemble et nous réunit de la sorte.

Désormais, les corps sonores n’en font plus qu’un.

C’est un merveilleux travail qui questionne le même endroit que Nice Trip vu la veille. Le massage, associé à l’écoute et au flux de la lumière, desserre les nœuds. Relâcher les tensions semble être le fil conducteur de ce 45? festival des Hivernales, qui se tient donc jusqu’au 18 février, à Avignon.

Les corps sonores rejouent encore, une liste d’attente est mise en place sur place. Au Grenier à Sel, dimanche 12 février à 11 h 00 et 15 h 30, samedi 18 février à 11 h 00 et 14 h 00

Tout le programme des Hivernales est à retrouver ici.

Au festival On y danse aussi l’été, la version estivale des Hivernales, du 10 au 20 juillet, à 11 h 00, 16 h 00 et 18 h 00 à

La Chartreuse – Centre national des écritures du spectacle- Villeneuve lez Avignon

 

 

Visuel : ©Smarin

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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