Kalypso et Karavel : c’est parti pour 3 mois et 148 spectacles hip-hop
Du 10 octobre au 16 décembre, la 12ème édition de Karavel et la 6e édition de Kalypso vont faire vivre 41 lieux en France au rythme du hip-hop : en 76 compagnies et 148 représentations. Le directeur artistique de ce grand événement et maître d’oeuvre du rapprochement des deux festivals en 2016, Mourad Merzouki présentait le très riche programme de ce moment ultime du hip-hop à la presse le 18 septembre.
“Chacun a sa manière de procéder” et c’est cela le hip-hop pour Mourad Merzouki. Pour le directeur du Centre Chorégraphique National de Créteil, la force du hip-hop c’est de savoir diversifier aussi bien les propositions que les publics. Cette année encore le spectre géant des deux festivals Kalypso et Karavel qui font rayonner la danse hip-hop à travers 28 villes d’Auvergne-Rhône-Alpes et d’Île-de-France permet d’approcher de grands noms de la Danse comme Blanca Li, Wang Ramirez et Brahim Bouchelanghem mais aussi les talents montants et confirmés comme Jan Gallois et sa Cie Burn Out qui ont une Carte Blanche ou Amine Boussa et la Cie Chikri’Z qui présentent une création : Potestatem, qui sera crée le 26 octobre à Vaulx en Vélin puis montrée à la Maison des Arts de Créteil le 13 novembre.
Dans ces deux festivals, la danse classique côtoie les battle de la rue. Petit à petit, le pool des chorégraphes exposés par les Festival se féminise, cette année par exemple on verra des spectacles de Laura Defretin, Johanna Faye et la Cie Uzumaki.
Le festival octroie une Carte Blanche à Bruce Ykanji le fondateur et présentateur de Juste Debout. Qui se dit encore habité par l’esprit de la battle et de l’underground même s’il remplit les arènes. Il nous prévient : “J’ai confondu carte blanche et biographie. Je vais mettre en avant les danseurs qui m’ont marque humainement et artistiquement”. Il condense donc ses influences sur une heures avec des Freestyles de 1 à 2 minutes sur une musique et un accent sur le Japon et l’Amérique latine. Une battle aura lieu à Karavel (le 13 octobre à Bron) tandis que No Mad et Juste Debout clôturent la soirée l’ouverture de Kalypso avec Céfran, un spectacle sur une BO française (Le 9 novembre à la Maison des Arts de Créteil)
Virgile Dagneaux et sa jeune compagnie Virgule, née à Montpellier en 2015, bénéficient du label Passerelle pour créer Monstres (le 13 octobre à Lyon) qui parlera particulièrement aux adolescents et faire circuler Pinguin solo pour le jeune, voire très jeune public (des la maternelle) qui se donnera plusieurs fois dont le 25 novembre à Kalypso, au studio du CCN de Créteil, suivi d’un atelier parents enfants.
Deborah Moreau et Feroz Sahoulzlide proposeront une Soirée Loop. Le principe ? donner à 4 chorégraphes programmes dans le festival des ingrédients communs : même thème, même temps, même musique et même danseurs et l’on regarde la diversité des propositions. Rendez vous le 5 décembre à Paris au Carreau du temple pour 1h10 de variations.
La compagnie Drive, formée par le duo Si’mhamed Benhalima et Kévin Mishel nous a parlé de Soi, une pièce à texte et corps qui refuse la gratuité du geste et qui se donnera à Dardilly le 12 octobre et à la maison des métallos du 4 au 9 décembre. “Pour soi, on n’a pas y tout pensé hip hop, on a juste eu envie de raconter une histoire”. Ils ont donc commencé par l’histoire, leur histoire avant d’utiliser le mouvement comme « des scènes d’action ».
En final de cette présentation les danseurs se sont félicités que le hip-hop ait irrigué la société. Le temps a joué « Aujourd’hui certaines figures du hip-hop sont grand pères » note Mourad Merzouki, saluant un système qui a permis aux acteur d hop hop travailler créer progresser et s’ouvrir à l’institution: « J’ai poussé la porte du théâtre, j’ai rencontré les chorégraphes, les musiciens et cela m’a nourri ». « On a beau venir du hip-hop, aujourd’hui on s’est imbibé de plein de choses, on est des artistes : on a le droit de proposer un spectacle », explique Sim’Hamed Benhalima qui refuse la ghettoïsation. Amine Boussa a appelé à sortir des cases et à ce que public n’aille pas « voir un spectacle de hip-hop » mais juste une création et une sensibilité. « Quand on voit le travail qui est fait et le bien que cela fait au panorama chorégraphique en général on ne peut que saluer le travail fait », a conclu Mourad Merzouki.
visuel : affiche du festival