
Dos, le pas de deux testostéroné de Delgado Fuchs
Le Festival Sequence Danse se tient en ce moment au 104, à direction uniquement du public professionnel, c’est mieux que rien, disons cela. Ce qui est très bien et très prometteur en revanche c’est la prochaine pièce du duo suisse délirant Delgado Fuchs
Leurs deux noms ont fusionné en un seul, sans prénom. On dit “tu vas voir Delgado Fuchs?” et on répond toujours oui ! Que se soit à poil en version cheval (lisez, vous comprendrez) ou dans un pas de deux tantrique, c’est généralement drôle et hyper sexy. Mais il ne faut pas perdre de vue de Nadine Fuchs et Marco Delgado sont à la fois d’excellents danseurs, très physiques et des individus propres.
Cela se vérifie dans Dos dont une étape de travail, qui a tout à l’air d’une oeuvre en soi, était présentée. Voilà le couple séparé. Enfin, Nadine est tout de même à l’écriture. Sur scène, se trouve Valentin Pythoud, porteur-acrobate et Marco Delgado, donc. Marco est de dos, les bras dans une cinquième crispée. Valentin tient bien solide son avant bras. Ça va bouger doucement, progressivement, et chaque geste va être accompagné de crissement à mourir de rire. Une main qui se place en flamenco, des pieds au sol qui s’ouvrent en troisième… le tout est à huiler ! Les regards se croisent pour obtenir un consentement et accepter de se faire soulever très haut.
Les muscles sont tendus ici, les gestes se savourent méticuleusement. On ne sait pas encore à quoi cela va nous amener. Cambrures de voguing, engagements de poignets flamenco… Pas du tout. Nous sommes retournés dans les années 70, Erkin Koray balance une boucle entêtante en turc. Le duo danse, plus fluide, encore plus connecté.
Nous en sommes là. 30 minutes dune pièce délicieuse, où chaque geste arrive comme un happening, où le suspens est clownesque. L’objet se suffirait en lui même mais on sait que Delgado Fuchs ne s’arrêteront pas là. À suivre
Visuel : © Sequence Danse