Danse
 Dialogues puissants à la Belle Scène Saint-Denis ( Avignon)

 Dialogues puissants à la Belle Scène Saint-Denis ( Avignon)

13 July 2023 | PAR Amelie Blaustein Niddam

À la Belle Scène Saint-Denis, le théâtre Louis Aragon, scène conventionnée d’intérêt national Art et création – danse, prend ses quartiers d’été dans l’espace désormais culte de La Parenthèse. Le programme A qui court jusqu’au 15 juillet se concentre sur des échanges personnels très intenses.

Emmanuelle Jouan, la directrice du théâtre Louis Aragon, est une enragée de la culture.  Elle accompagne les artistes d’un bout à l’autre des créations. La construction de cette matinée chorégraphique le prouve particulièrement. Tout commence avec Óró (extrait) de Khoudia Touré. Un pas de trois hip-hop excessivement bien dansé, dans une puissance enragée qui nous parle de la difficulté qu’a la jeunesse à se faire entendre. Il faut dire que Roger Sarr ne laisse pas Rayan Amu en placer une. Heureusement, Christ Zié viendra remettre de l’ordre. Qui parle le plus, le corps ou la voix ? Les torsions sont des supports à des frictions de breakdance, à des arrêts nets, à des ondulations de bras. Ça danse grave, et ça danse juste parce que la danse est leur seul espace d’expression. La danse c’est « ce qui aide à ne pas sombrer ». Óró  est très engagé physiquement, solide. Non, ces trois-là ne vont pas sombrer. 

 

Le second duo rassemble des garçons très connus des aficionados de la Belle Scène, autant dire, tout le secteur chorégraphique professionnel. Il s’agit d’Aristide Desfreres et Bastien Roux – Aïcha M’Barek et Hafiz Dhaou. Ce pas de deux qui porte le prénom de ses interprètes est un dialogue ancré dans le dos des danseurs qui offrent un aller et retour des lombaires somptueux et que l’on aimerait voir se répéter encore plus longtemps.

 

La dernière pièce est très différente des deux premières. Il s’agit d’une conférence de Sylvère Lamotte qui, depuis 2012, mène en parallèle créations et immersions en milieu hospitalier et de soins. Jusqu’à Tout ce fracas en 2021, où Magali Saby, danseuse en situation de handicap, rejoint son équipe. Le lien entre eux deux est éblouissant de connexion. Elle se présente à nous avec son fauteuil roulant et, très vite, il va disparaître. Sylvère Lamotte aime plus que tout les danses les plus courbes et il fait d’elle son étoile. Ses portés majestueux la transforment en oiseau, elle qui ne peut pas courir. La pièce, présentée en extraits, alterne conférences et mouvements, jusqu’à la « verticalisation ». Intense et superbe.

 

À voir jusqu’au 15 juillet à 10h à La Parenthèse. Ensuite, du 16 au 20 se tiendra le programme B, et du 13 au 17 le programme de l’après-midi.

 

Tout le programme est ici 

 

Visuel :© TLA

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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