«La Rébellion d’un Cœur » : Disiz dévoile un nouvel extrait de « Transe-Lucide »
Le rappeur Disiz a fait attendre ses fans, dans la nuit du 15 au 16 décembre. Un nouvel extrait du dernier album de sa trilogie était à découvrir sur sa page Facebook, “La Rébellion d’un Cœur”. Après Lucide, Exta-Lucide, vient Transe-lucide. Pour cet album, Disiz, de son vrai nom Sérigne M’Baye Gueye, a choisi le symbole du lotus. Il l’explique lui-même dans “La Rébellion d’un cœur” : “Cet album aurait pu s’appeler Nénuphar, ou Lotus. Parce que c’est l’histoire de quelqu’un qui naît dans la merde, qui subit les aléas de la vie, et qui, malgré tout, tente d’atteindre la sérénité. Un lotus dans un marécage. Cette fleur qui pousse dans les limons. Traverse l’eau. Et s’épanouit au ciel.”
Son nouvel album s’appellera pourtant Transe-Lucide : il fait écho à ses précédents opus. C’est une “transe dans la lucidité”, selon ses propres termes. Il veut y livrer tout, sans tabou. Poser une dernière pierre à l’édifice tripartite qu’il a mis en place depuis Lucide.
Disiz est un artiste en perpétuelle évolution. Ses premiers sons étaient emprunts de la couleur de son pays natal, le Sénégal, signé de son vrai nom Sérigne M’Baye. Devenu Disiz La Peste, il a fait parti du groupe Rimeurs à Gages, où il a été repéré par Joey Starr, après le son “C’que les gens veulent entendre”, très populaire auprès des fans de rap, notamment de par l’écriture “punshline” mêlée aux allitérations parfaitement maîtrisées, si chères au mode opératoire des plumes de ce genre musical.
https://www.youtube.com/watch?v=UkEtn9-rCqU
Son parcours donne l’impression d’un homme qui se cherche, et ses derniers opus semblent montrer qu’il s’est enfin trouvé. En 2008, il sort un album rap/house : son surnom? Peter Punk ou Electro Pimp. C’est durant cette époque qu’il commence à constituer son label : Lucidream.
Disiz the end arrive en 2009 et annonce, avec son album le plus personnel jusque-là, ce qui devait être la fin de sa carrière rap. Pour lui, du rap au rock, il n’y a qu’un “Dizque” : en 2010, il sort Dans le ventre du crocodile sous le nom de Disiz Peter Punk.
Un choc pour ses fans, qui n’ont pas tous compris ce changement et qui n’y ont pas tous adhéré. Il y a en effet un grand pas entre “J’pète les plombs“ et “Dans le ventre du crocodile”. Mais qui a dit qu’un artiste devait rester figé dans son style ? Ils se cherchent, comme nous, des voies. Disiz n’a pas échappé à la règle des Hommes.
Sa période rock passe, et après quelques années d’absence, il revient le 11 mars 2012 avec un nouvel EP qui sera le début d’une trilogie : Lucide. C’est un nouveau style, plus proche du rap conscient, où la musicalité a néanmoins une grande place. Il se départit de tous les qualificatifs qui accompagnaient son surnom : il revient seulement en tant que Disiz. Plus mature. Il veut comme secouer le Monde, le rendre plus… lucide. Il y livre ses vérités et sa manière de voir le Monde. Avec Amour. Encore un choc pour ses fans, mais mieux accueilli. Disiz a changé, pour le mieux. Son rap est construit, ses messages sont profonds. Il redore l’image du hip hop, au moment où celui-ci en avait grandement besoin. Et il l’affirme dans ses sons : “Ils m’disent ‘Tes rimes sont trop complexes, pense à ton public. /Sérigne tu t’entêtes à quoi bon ? Fais-toi du fric !’ /Et qu’est-ce que je dois comprendre ? /Que mon public est bête ?/ Et je suis censé faire quoi, dis moi, leur vendre du rêve ?/ Du rap Vaporeux ? Non non, trop peu pour moi” (extrait de “Mon amour”, ci-dessous, ndlr)
Extra-Lucide suit. Son symbole ? Un cœur, une pilule. Comme celle de Néo : rouge. Pour nous faire voir le monde à travers des yeux, les siens, mais les nôtres également. Le Monde tel qu’il est, afin qu’on puisse le changer tous, un peu ou beaucoup. Bref, à notre manière. Idéaliste, Disiz. N’en faut-il pas? Il manque au rap ce genre de textes conscients, ce genre de symboles qui unifient non pas dans la violence d’un système subi, thème récurrent chez les rappeurs, mais dans “l’anti-système constructif” : celui qui nous fait bouger par l’entraide. Dans “Prélude à la rébellion des cœurs”, extrait d’Extra-lucide, il se livre de manière à nous faire comprendre son but : Disiz est un chercheur de pépites d’or, mais pas n’importe lesquelles : “c’est un métier étrange. T’es souvent seul à chercher une précieuse pépite d’inspiration, comme un chercheur d’or au bord d’un ruisseau avec son tamis. Et puis parfois tu te retrouves devant plein de gens qui ont été touchés par la pépite d’or que tu leur as lancée en plein cœur”. Il ajoute également : “Les génies du marketing parlent de cœur de cible, moi, ma cible, c’est les cœurs. Je veux juste apporter ma part de lumière.”
“Prélude à la rébellion des cœurs” laisse place aujourd’hui à “La Rébellion d’un cœur”, nouvel extrait de son dernier opus, Transe-Lucide. Comme il l’avait fait précédemment, il s’y livre. Après tant d’évolution, il semble avoir trouvé son équilibre. Il y explique que cet album est enrichi de tout son parcours, de Poisson rouge, son premier album solo en tant que Disiz La Peste, sorti en 2000, à la pièce Othello, qu’il a jouée courant 2013, dans une première expérience au théâtre. Cet album, c’est l’aboutissement de sa carrière, le bilan de son parcours, le sommet de son évolution. Il vient comme poser une dernière pierre à l’édifice. On l’attend avec impatience, il sort le 3 mars 2014.
En attendant, voici Transe-Lucide, le premier extrait de son nouvel opus, sorti au printemps 2013. Disiz not the end yet.
Visuel : © chartsinfrance.net/ https://www.facebook.com/DisizFr