Happy remixé par Woodkid, mélancolique à souhait
Le prodigieux Woodkid balance hier sur la toile un remix du tube de Pharrell et démontre encore une fois l’efficacité de sa musique.
La contagion Pharrell n’a pas pu vous épargner car depuis plus d’un an il est partout : du supermarché au vernissage branché, dans les sombres soirées d’hipsters ou au Macumba le long de la nationale de Perpette-La-Galette.
Légère overdose ? “Happy” aura certainement été la goutte d’eau. Trop sympa trop facile et trop dansant : la formule est parfaite, mais… partout, tout le temps… STOP ici Paris : gris, pollué, stressé, malade et sous anxiolytique : pas Happy.
Ici la candeur et la joyeuseté efficace de Happy se heurte au bitume et semble accentuer le désabusement essentiel au Parisien.
C’est ainsi que surgit la version de Woodkid, on retrouve sa voix si particulière, sa formule tout aussi efficace que celle de Pharrell mais provoque l’effet inverse puisqu’au lieu de créer une vulgaire euphorie il sublime la mélancolie, ce bien commun que nous dédaignons pourtant tous.
Efficace son crescendo de violon, son piano pop sentimental rythmant et augmentant parfaitement sa voix et enfin cette chute sèche, venant frustrer comme il faut l’auditeur qui volait déjà très haut, pris dans le mouvement.
Woodkid est une machine à sentiment et à volupté, comme Pharrell est avec la danse et la légèreté, ce remixe reste un tour de maître (de contremaître).
A chacun sa version, voilà tout le génie d’une bonne chanson populaire : sa malléabilité et son universalité.
Pendant que Pharrell fait danser les rues du monde entier Woodkid compose pour le New York City Ballet. Ils ne semblent pas si éloignés l’un de l’autre…
On vous laisse découvrir cette cover admirable.
