[Chronique] « Strut » : l’overdose de slow de Lenny Kravitz
Strut est le dixième album studio de Lenny Kravitz. Le chanteur, batteur et guitariste y fait glisser tous ses tourments amoureux sans jamais convaincre
[rating=2]
Lenny Kravitz est l’une des stars incontournables des années 90. Auteur de tubes tels que “Let Love Rule” (1989), “I belong to you” (1998), ou encore “Always on the Run” sur l’album iconique Mama Said (1991). Il avait un peu disparu de la scène ces dernières années, son dernier album Black And White America remonte à 2011.
Il revient donc le 22 septembre avec Strut, en français “se pavaner”. Malheureusement, l’opus glisse sans accrocher sur les guitares qui ont de la peine à saturer et qui fondent surtout en collé-serré avec la batterie dans pas mal de titres. Mais, pris dans le détail, les morceaux regorgent de qualités. Coup de cœur même pour le dansant “New York City” qui additionne basse+guitare +voix. 5. “The Pleasure and the Pain” , un slow un peu oldies séduit aussi car en slow qui tue, l’ami Lenny sait faire (souvenez-vous de “Stand by my Woman” de 1991), là, ça marche de folie, le titre est très efficace.
Mais cela ne suffit pas. Un morceau comme “Frankenstein” n’a rien d’effrayant même s’il offre de la rondeur et de la couleur en osant mêler le gospel et la country, ne reste pas. Idem pour un autre slow amoureux déçu, “She’s a Beast” à qui la guitare sèche ne donne pas un cachet particulier.
On est loin ici de la force rock que maîtrisait Kravitz il y a bientôt 25 ans. Strut est un disque nostalgique qui semble courir après le temps et l’amour, thème principal de cet album. Il ouvre avec “sex” et clôt avec ““Ooo Baby Baby”, tout un programme qui n’est pas respecté.
Lenny Kravitz, Strut, 2014, Roxie Records / Kobalts label Services
Visuel : (c) pochette de Strut de Lenny Kravitz