![[Live Report] La Rumeur à l’Olympia (8/11/2012)](https://toutelaculture.com/wp-content/uploads/2012/11/La-rumeur-olympia1-960x720.jpg)
[Live Report] La Rumeur à l’Olympia (8/11/2012)
Puissant, engagé et indomptable, le flow de la Rumeur a séduit toutes les générations. Anciens du rap hardcore underground, Ekoué, Hamé, Philippe, Mourad, Kool M et Soul G ont offert au public de l’Olympia un concert historique pour les quinze ans du groupe.
Ce concert n’était pas que celui des quinze ans : il a servi à célébrer la fin de dix ans de poursuites judiciaires pour diffamation à l’encontre de la Police contre Hamé (Mohamed Bourokba, rappeur et réalisateur des films De l’Encre et Ce Chemin Devant Moi, en sélection officielle au Festival de Cannes 2012). Achevées en 2010, elles ont laissé place à un processus de reconstruction par rapport à leur nouvelle identité : des pères fondateurs du rap français, de la deuxième génération certes, mais avec un retentissement énorme sur ce monde.
Ce concert, placé sous le signe de la résistance à l’autorité policière, était également donné en l’honneur de plusieurs collectifs soutenant la recherche active de preuves pour la reconstruction de l’histoire de personnes ayant été mises à mort par la police dans des circonstances sordides, comme Jamal Ghermaoui, Ali Ziri et Lamine Dieng. Après avoir remercié leur avocat Me Tricaud, les membres du groupe ont entamé un concert reprenant (en plus de quelques classiques) des titres de leur nouvel album, Tout Brûle Déjà (sorti le 23 avril 2012), où les chansons sont plus qu’insupportables en version studio dû au flow traînant et saturé des rappeurs. Les meilleures d’entre elles se distinguent difficilement, car les textes fins et assassins côtoient les egotrips injustifiés et imbéciles.
Cependant, en direct, les lourdeurs s’effacent : jeunes, entre deux âges, vieux, les spectateurs sont tous animés d’une même fureur. Les mantras répétitifs de “Hors Sujet”, “Tout Brûle Déjà” et “Quand je marche tu cours” font l’effet d’une onde de choc. Bien que proportionnellement peu remplie (un trois-quarts incompréhensible, on a vu l’Olympia plus peuplée), la salle a vibré de tous les lascars, hipsters, blue et white collars, les jolies filles, les pères et mères de famille ainsi que les enfants venus voir la démonstration de force des grands messieurs du rap français de la Rumeur. Aucun reproche à adresser à ces maîtres de cérémonie sur scène, incisifs et impitoyables pour les hommes politiques, épris de réalité, de vie et de poésie, vantards et violents car vétérans.
Crédits photo : Le Cri du Peuple