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[Chronique] « Deeper » de The Soft Moon : puissant dark trip
Pourquoi se cantonner à un genre quand, pour explorer les tréfonds de son âme, on a accès à un open bar pointu ? Les Américains de The Soft Moon balancent leur troisième album. Deeper n’a pas le moral, ça rend la musique meilleure.
[rating=4]
The Soft Moon c’est un peu la couverture de Luis Vasquez qui a composé cet album seul dans son coin, quelque part à Venise, en tout cas loin des gondoles et des clichés. New wave, dark pop, transe, techno pure, Vasquez n’a peur de rien, pas non plus de poser une voix qui interroge les misères de l’existence. “Alone, alone” répète-t-il dans le voyage que constitue “Fly”. « I don’t know who I am » murmure-t-il avec le timbre d’un Manson pour « Being ».
Il ne cherche pas le tube mais bien l’expérience. On s’étonne de ruptures complètement radicales qui permettent une double ouverture, “Inward”, “Black” (déjà remixé par Trentemøller), planantes et emplies de spleen suivi de “Far” une tranche quasi pop, hyper efficace, nous amenant dans les titres les plus commerciaux de Dépêche Mode.
Ecouter Deeper, c’est passer une fin de soirée arrosée avec un vieil ami à qui on ne peut rien cacher. On se perd, on arrête de s’entendre “Desertion” et on se serre dans les bras à 7 du mat’, “Without”.
La voix est quasi metaleuse, les influences sont larges. Le résultat est addictif et sombre. On peut danser sur le speed de “Feel”, s’effondrer sur l’existentialisme de “Wrong”, se plaindre au son de cet album. On ne se câlinera pas dans un romantisme mièvre. Ce gars-là a mal et on le répète, tant mieux, ça rend la musique meilleure. Cela ne ressemble à rien et s’installe pourtant pile dans l’air du temps qui fait revivre les guitares grunge qui elles aussi s’invitent ici.
The Soft Moon, Deeper, Captured Tracks/ Differ-Ant, sortie le 30 mars, en concert le 16 mai aux Nuits Sonores à Lyon et le 3 juin à la Maroquinerie.
Visuel : (c) pochette de Deeper de The Soft Moon