Musique

Earth déroulera son rock du désert au Nouveau Casino le 13 avril

29 March 2011 | PAR Mikaël Faujour

Après avoir sorti son sixième album en février, Angels of Darkness, Demons of Light (lire la chronique par ici), le groupe instrumental Earth sera de passage à Paris le 13 avril.

Courant février, paraissait le premier volet de Angels of Darkness, Demons of Light, dont la suite pourrait ne paraître qu’en 2012 (au lieu de 2011 initialement). Dans la continuité du son développé depuis 2005 par Earth, cet album déroule de longues plages instrumentales très visuelles, à la confluence du post-rock et de la musique de film, à mille lieux du drone metal tellurique qu’inventa Dylan Carlson (tête pensante et seul membre permanente du groupe depuis 1989) au début des années 90. On a même pu lire quelque part le qualificatif improbable de « gothic americana ».

Riffs lents et répétitifs, en apesanteur. Çà et là de courtes mélodies reprises en boucles. Une batterie douce, sans éclats de violence, doucettement jazzy et davantage ornementale que réellement rythmique. Une atmosphère onirique, quiète, reposante. On pense à une version ralentie et plus arrangée du Neil Young de la BO de Deadman (1996). Élément d’importance, on note d’ailleurs la présence du violoncelle de Lori Goldston (dont on se souvient principalement pour sa collaboration avec Nirvana sur le légendaire MTV Unplugged), omniprésent, qui apporte un rehaut sensible à ces compositions s’étirant comme s’arrachent les nuages parcourant le ciel d’été, dans une lenteur infinie et douce, mais inexorable comme la rotation de la Terre.

Ou comment Earth, après avoir convoqué des sonorités lourdes, bruitistes et éruptives, atteint à une musique de quiétude, contemplative, à la confluence du drone, du post rock et de l’americana, qui évoque à présent davantage la lente majesté tellurique que les forces primitives et bouillonnantes de genèse. Earth peint, depuis une demi-décennie environ, des paysages sonores somptueux qui en font un groupe unique et, dans ses meilleurs moments, tout à fait captivant.

Les connaisseurs iront au Nouveau Casino comme on va voir un film de Kim Ki-Duk, en sachant pertinemment que la lenteur est une condition du déploiement de cette poésie particulière, d’où l’imagination peut à plaisir se lancer dans des échappées belles.

 

 

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Mikaël Faujour

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