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[Live Report]Patrizia Ciofi et Il Pomo d’Oro ouvrent le Festival de Menton
Samedi dernier s’ouvrait le 67e Festival de Musique de Menton. Pour cette occasion, la soprano Patrizia Ciofi et l’Ensemble Il Pomo d’Oro se sont retrouvés dans un récital qui mettait Haendel à l’honneur.
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La première chose qui frappe le public lors des rendez-vous sur le parvis de la Basilique de Menton, c’est bien entendu le cadre absolument exceptionnel qu’offre cette scène provisoire nichée en hauteur, entre les murs des habitations, ceux de la Basilique et la mer qui se propose comme quatrième mur. Si l’on craint qu’un tel lieu n’offre pas une acoustique appropriée l’on se trompe, comme nous avions pu le constater déjà l’an passé lors du récital d’Olga Peretyatko. Samedi, c’est un autre grand nom de la scène lyrique qui prenait place dans ce magnifique endroit.
On ne présente plus aujourd’hui Patrizia Ciofi dont la carrière l’a déjà menée sur les scènes les plus prestigieuses au monde, comme la Scala, le Royal Opera House, le Staatsoper de Munich, l’Opéra de Paris, les Chorégies d’Orange, etc… Si nous l’avions entendu dans Falstaff à Marseille, nous avions également en mémoire l’expérience à Lyon dans la version de concert de Zelmira qui, malheureusement, avait laissé entendre une voix très fatiguée. C’est donc avec une certaine inquiétude que venions l’écouter ce soir à Menton.
Fort heureusement, l’ensemble de la soirée nous a rassuré : la soprano reste une grande interprète habitée par la musique et le texte qu’elle chante, parvenant à transmettre son amour pour ces derniers au public. Nous entendons divers airs extraits d’opéras de Haendel, comme Rodelinda, Alcina, Armida ou encore Cleopatra, femmes fortes qui siéent à Patrizia Ciofi. Malheureusement, si l’on veut être honnête, il faut bien admettre que sa voix ne lui permet plus d’atteindre certaines notes, ce que l’on entend très ponctuellement comme lors de son premier bis où elle reprend un air interprété plus tôt avec davantage d’ornementations et un aigu plus haut que les autres laissant entendre ses limites actuelles. La prononciation et l’engagement restent quant à eux exceptionnels et la soprano se montre intelligente dans ses choix d’interprétation. Le public est reparti heureux et conquis par cette belle rencontre.
L’ensemble Il Pomo d’Oro, jeune orchestre fondé en 2011 et spécialiste du baroque, a su de son côté porter les partitions de Haendel tout au long de la soirée. Quel plaisir de retrouver à cette occasion la violoniste Zefira Valova déjà entendue avec Les Ambassadeurs! La dextérité du jeu reste indéniable et envoûtante. Toutefois, la Passacaglia extrait de Rodrigo nous a semblé manquer un peu de dynamisme, contrairement à la deuxième partie de soirée durant laquelle l’ensemble a paru plus revigoré. Maxim Emelyanychev était pour sa part à la direction et au clavecin. Nous aurions aimé entendre davantage cet instrument dont le son ne nous parvenait que difficilement, y compris lors des passages en solo. Ceci est d’autant plus dommage que, de ce que nous avons pu écouter, le jeu était des plus agréables.
Cette ouverture du festival de Musique de Menton est donc une réussite qui laisse présager une suite très attrayante avec une programmation toujours aussi remarquable!
© Lorenzo Borghese pour Patrizia Ciofi et DR pour Il Pomo d’Oro