
A la Maison de la radio, un charmant après-midi de musique de chambre
Le temps d’un programme 100 % british, l’écrin parisien a accueilli avec Phil’ar intime deux quintettes, signés Ralph Vaughan Williams et Edward Elgar.
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Il en faut finalement peu pour sublimer un week-end. Des amis, quelques rayons de soleil d’automne et de la musique de chambre : la recette est imparable. Dimanche 21 octobre, l’auditorium ouaté de la Maison de la radio a – comme souvent – constitué l’écrin idéal. Au programme d’un après-midi 100 % british : le Phantasy Quintet de Ralph Vaughan Williams (1872-1958) et le Quintette pour piano et cordes en la mineur d’Edward Elgar (1857-1934). Deux œuvres courtes (respectivement 15 et 37 minutes) et denses.
Deux violons, deux altos, un violoncelle : les cinq musiciens de l’Orchestre philharmonique de Radio France ont joué à la perfection la première pièce signée Ralph Vaughan Williams. Dès les premières mesures, l’influence des mélodies populaires britanniques est aisément décelable. Quatre ans après avoir été l’élève du Français Maurice Ravel, dont l’empreinte éclectique se fait également sentir dans ce Phantasy Quintet, le compositeur a créé cet enchaînement de quatre courts mouvements en 1912. On se rappellera longtemps de l’interprétation fascinante de l’ostinato du deuxième mouvement, alliant rigueur technique et grâce.
Etonnamment, le Quintette pour piano et cordes en la mineur d’Edward Elgar, compatriote et contemporain de Vaughan Williams qui d’habitude nous charme, s’est révélé un tantinet moins captivant. Mélancolique, tourmentée, l’écriture même porte les stigmates de la première guerre mondiale. On reconnaîtra par ailleurs la veine germanique dans laquelle Elgar a voulu inscrire cette pièce de musique de chambre – des réminiscences schubertiennes et brahmsiennes se font entendre, en particulier le premier mouvement. Mais la pièce présente une sorte de classicisme qui n’a pas fait chavirer notre cœur. Qu’importe, l’interprétation était de haute volée. au piano, le Britannique Nicolas Hodges s’est emparé avec vaillance de l’œuvre écrite en 1918-1919.
Crédit photo : AD