Chanson
Patrick Bruel “Encore une fois” : un dixième album porté par une sensibilité à fleur de peau

Patrick Bruel “Encore une fois” : un dixième album porté par une sensibilité à fleur de peau

22 December 2022 | PAR Jean-Christophe Mary

Patrick Bruel est de retour avec “Encore une fois”, son dixième album studio. Seize titres inspirés par ce que le chanteur a vécu ces deux dernières années, marqués aussi par l’actualité mouvementée, émouvants, bouleversants mais remplis d’espoir.

A 63 ans, après 9 albums à succès, des tournées triomphales et une multitude de tubes, pas évident pour le chanteur populaire de se renouveler. Pour éviter de se répéter, Patrick Bruel s’est impliqué sur les textes a retrouvé ses fidèles collaborateurs, Paul Ecole, Skalp, Félix Gray et fait appel à de nouvelles plumes, Mosimann, Hoshi, Mark Weld et Nino Vella.

Un renouveau amorcé par “Encore une fois”, single piano voix porté par une rythmique electro pop, un titre entre classicisme et modernité qui colle bien à la personnalité de Bruel. S’il bouscule nos repères sur des sonorités électro et urbaines, Patrick Bruel parvient à rafraîchir son répertoire tout en conservant son ADN romantique au travers d’ orchestrations”plus classiques”. Quelle belle surprise que cette reprise de Romain Didier « Pouce », sortie en 1982 sur l’album “Candeur et décadence”, une chanson forte dans la veine du « Dégout » de Souchon,  avec cette guitare acoustique et cette flûte qui disparaissent au profit de synthés 80’s, cette boite à rythme et ce texte parlé en voix off qui donne un côté 2.0. Preuve que dans ce nouvel opus, le chanteur de s’y réinvente et expérimente de nouvelles sonorités plus contemporaines.

Le résultat est autant audacieux que séduisant. En témoigne, ces deux chansons co-écrites avec Hoshi : « J’avance » et « Dernier verre, premier café ». Porté par une énergie incroyable et un allant véritable à la flamme de l’amour, celui avec un grand A, “Danse pour moi ” est une ode à la vie. Peu importe, si dehors il pleut, peu importe, la cadence. Comment rester insensible à «Ce monde là » à ces mots tendres, comment ne pas ressentir un pincement au cœur sur le poignant « On en parle ». Portés par des mélodies imparables et des arrangements vocaux harmonieux, les mots insinuent parfois une certaine gravité dans le propos. Les émouvants « Le Fil-Version originale » co-écrite ave Nino Vella, et Sébastien Rousselet, « Je reviens » ou « Lettre à la con » en sont les meilleurs emblèmes. Évidemment, c’est sur les ballades que Patrick Bruel excelle. “Je l’ai fait cent fois”, avec ce texte brut et cette mélodie imparable est un joyau, tout comme “Aux souvenirs que nous sommes” et son texte d’adieu absolument déchirant. Mais le vrai diamant de l’album reste “L’instit ». Co-écrit avec Paul Ecole (auteur à tubes pour Calogero, Christophe Maé, Jenifer) ce bouleversant guitare-voix au texte épuré rend hommage à sa mère institutrice. Un titre livré ici avec une grande pudeur Cette chanson vaut à elle seule l’écoute de cet album qui regorge de très beaux moments intimistes, portés une fois encore par une sensibilité à fleur de peau.

Visuel : pochette de l’album

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Jean-Christophe Mary

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