Austerlitz : gare au rock asymétrique !
Avec ce premier album éponyme entièrement auto-produit, Austerlitz délivre une pop originale et sophistiquée, à la frontière du prog. Il n’en oublie pas pour autant les mélodies et démontre déjà une belle maturité pour un groupe encore jeune. Une bien jolie découverte…
Voilà maintenant deux ans que la première mouture de cet opus était mise en boîte et attendait une sortie officielle. C’est désormais chose faite. Le duo parisien Gil Charvet/Nicolas Robache à l’origine du projet Austerlitz (à présent rejoint par le batteur Jocelyn Soler) en a profité pour peaufiner l’architecture sonore de ce premier album.
Onze titres portés par un même concept : le rock asymétrique. Mais kézako que cette subtilité technique ? Simplement la volonté du groupe de casser les codes de la pop en utilisant la mesure à trois temps plutôt que le sacro-saint quatre temps. Pas une révolution en soi, juste le désir de bousculer les schémas traditionnels d’une musique dite “grand public”, sans pour autant rendre la chose indigeste. Preuve en est, le résultat n’a rien de pompeux et la démarche passerait presque inaperçue pour peu qu’on n’y prête pas une oreille attentive.
L’album s’ouvre sur le magnifique “Walking Into the Fire”. Boucle entêtante de Wurlitzer, batterie énergique, et basse renforcée à l’octaver, le titre annonce clairement la couleur sur la qualité des compositions. On pense immédiatement à The Mars Volta pour les changements de rythme atypiques et surtout à Phoenix pour les arrangements ciselés et les mélodies aériennes. L’ombre du groupe versaillais plane d’ailleurs sur la quasi totalité du disque. Si “Smoothing My Anger” et “Seattle Town” évoquent un Foo Fighters qui se serait assagi, “Away” et “Yes But With You” enchantent par leurs élans mélancoliques et planants, à la manière du combo toulousain injustement méconnu, Agora Fidelio.
Moins convaincant dans le registre noisy (“Rotten Ears”), le groupe s’aventure avec à propos vers des sonorités plus electro qui ne sont pas sans rappeler Depeche Mode (“Stay In Line”) ou Tahiti 80 (“All That You Said”). Et si la voix du chanteur semble parfois limitée, la recette fonctionne grâce à une production particulièrement soignée. Austerlitz a su digérer ses influences au service d’une identité propre, ce qui révèle une personnalité déjà affirmée. À suivre avec attention…
Austerlitz, Austerlitz, Autoproduction/Zimbalam, 2011
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wanadoo59
1) « Walking Into the Fire »
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