Emily Loizeau de retour avec son nouvel album La souterraine
Après Icare en 2021, Emily Loizeau revient avec son nouvel album intitulé La souterraine. Un album de douze titres, chantés en français et en anglais, dans lesquels la chanteuse veut transmettre un message d’espoir. Emily Loizeau est en tournée à partir du 5 novembre prochain et se produira à La Cigale de Paris le 6 février 2025.
Toute la culture : Pourquoi ce titre “La souterraine” ?
Emily Loizeau : C’est le titre de la chanson phare de ce disque qui met en parallèle ce monde en train de brûler et une femme qui brûle d’une relation toxique et violente. Et dans les deux cas, tout le monde regarde ailleurs. C’est une métaphore à la fois amoureuse et climatique de ce qui nous arrive. La souterraine, dans la chanson, est aussi un village antique qui danse, tous les soirs. C’est à la fois une fête un peu effrénée et un peu apocalyptique où tant que la boule à facette tourne, on oublie. Mais pour moi, le souterrain, c’est aussi le subversif. Devenir souterrain pour construire autre chose ensemble. J’aime bien aussi ce titre parce que je trouve qu’il a en lui ce subversif-là. Ce titre renvoie aussi au mythe de la caverne de Platon. On vit dans le noir, on est entouré d’ombre, et on croit que c’est ça le réel. J’ai étudié ce mythe lorsque j’étais en faculté de philosophie et il m’a toujours accompagnée.
Quels sont les sujets ou les thèmes que vous vouliez explorer à travers les douze titres de l’album ?
La plupart de ces chansons parlent de comment garder encore l’espoir. Elles ont été écrites pour des bandes-originales de film ou de documentaires comme celui de ma sœur sur le parcours d’exil d’une jeune afghane de 13 ans. C’est de cela que je parle dans le titre Strong Enough. C’est le fait de tenir bon et de croire en une meilleure vie possible. Cette jeune fille a 17 ans aujourd’hui. Si on veut tenir, il va falloir être fort et ne pas flancher. Ce qui nous attend va être très très dur mais on peut faire advenir autre chose. Dans ce disque, je me questionne beaucoup sur le fait de rester fort pour ne pas être isolé les uns des autres. La chanson Ici commence la mer c’est le fait de se dire que chaque minute qu’on vit au présent, c’est demain. Ce qu’on fait aujourd’hui influence notre vie de demain. Nos dirigeants ont tendance à nous faire vivre un récit dont ils veulent que ce soit la réalité mais il y a une autre réalité possible. C’est aussi un album qui parle de comment préserver l’amour, comment préserver l’autre et préserver ce qui nous lie.
Quelques titres de l’album tels que La route de Vénus et Ici commence la mer ont été dévoilés avant la sortie de l’album. Comment ont-ils été accueillis ?
La route de Vénus était pour moi le premier single important parce que j’ai envie qu’il y ait de la lumière. La route de Vénus, c’est l’étoile qui nous montre le chemin, la première étoile du matin. Vénus, c’est aussi l’amour. Quant à Ici commence la mer, j’ai voulu qu’il soit dans le prolongement de La route de Vénus. C’est une chanson de consolation et qui vise à nous apaiser. J’aimerais que ce soit un hymne intérieur qui nous rassure et qui nous porte.
Le public a-t-il compris le message que vous vous vouliez transmettre à travers ces deux titres ?
Je ne sais pas, il faudrait leur demander mais j’ai eu beaucoup de bons retours sur ces deux titres. Le clip de La route de Vénus a été réalisé par un jeune homme de 23 ans qui s’appelle Jules Salters et qui a beaucoup de talent. Il a fait un clip d’animation à partir d’images qu’il a lui-même tournées de nous, dansant sur une place à Fécamp. Dans cette troupe qui danse, il y a mes copains et copines artistes et musiciens. Il y a mes enfants. Bref, des gens tout simplement. Les dessins que Jules Salters a mis dessus sont pour moi une manière de nous emparer avec de la beauté et de remplir l’océan de beauté.
Vous serez en tournée à partir du 5 novembre prochain au Train Théâtre à Portes-lès-Valence dans la Drôme. Vous serez en concert à La Cigale le 6 février 2025. A quoi le public peut s’attendre ?
C’est encore un petit peu tôt pour en parler et j’ai envie de ménager les surprises. Mais en tout cas ce sera moi et ma bande de musiciens, notamment Thomas Poli qui est un musicien merveilleux. Il a joué notamment avec Dominique A, Laetitia Shériff et qui fait partie un peu de cette bande de musiciens et musiciennes que j’aime. Ce sera très fidèle à ce disque musicalement. On a écrit ces arrangements ensemble et on va les rendre sur scène avec cette même énergie puissante. Avec mon équipe, on travaille aussi sur la scénographie qui sera très belle. J’ai hâte de la faire vivre.
Photos : Yann Rabanier.