
Alain Souchon au Dôme de Paris : une poésie qui nous fait oublier la laideur du quotidien !
Alors que le label Parlophone vient de publier ces jours son nouveau « Âme Fifties », Alain Souchon investissait la scène du Dôme du Palais des Sports pour la seconde fois dans le cadre de sa série de concerts parisiens.
La dernière fois qu’on l’avait vu ici, au Dôme de Paris, c’était en 2015 lors d’un tour de chant en tandem avec son frère d’arme Laurent Voulzy. À 20 h 15 précises, les lumières s’éteignent et le rideau de scène dévoile un décors sobre, où va bientôt s’installer l’orchestre dirigé par Michel-Yves Kochmann.
Magique dès le premier titre, Allo Mamam Bobo, Alain Souchon fait son entrée, guitare en bandoulière, et instantanément enflamme les gradins. Après une brève présentation des musiciens, il plaisante, histoire de briser la glace : « Bonsoir le Dôme. Vous allez l’air en pleine forme, vous faites du sport ? »La machine s’élance alors tel un bolide sur une autoroute rock boostée par La Ballade de Jim. Le son est carré, les guitares charpentées par la puissante section basse-batterie. Tignasse ébouriffée, chemise blanche et jean slim, le look dandy chic ne bouge pas d’une tournée à l’autre. L’âge ne semble avoir aucune emprise sur lui. On lui donnerait facilement dix ans de moins. Pas le temps de souffler. Souchon entonne Le baiser et Pardon, deux titres de son album Au ras des Pâquerettes (1999). Suivent ceux du dernier album, Âme Fifties, Un terrain en pente et Ici et là. Puis, le voilà qu’il nous prend par surprise avec une longue présentation de Presque, un texte co-signé avec Édouard Baer, mis en musique par Pierre Souchon.
Et des surprises, il y en a quand le musicien plaisante avec une technicienne du plateau et virevolte entre les musiciens disposés en ligne sur la scène centrale. Sous les jupes des filles, L’amour à la machine, Foule sentimentale…, les tubes défilent, repris en chœur par le public désormais debout. Un public qui aura droit a de beaux moments d’émotions avec Le Bagad de Lann-Bihoué, C’est déjà ça, Et si en plus y’a personne et La beauté d’Ava Gardner. L’œil rieur, la tignasse ébouriffée, Alain Souchon semble s’amuser plus que jamais, esquissant parfois des pas de danse singuliers. La scène, c’est vraiment son terrain de jeu favori, a fortiori, quand il replonge dans son répertoire des 1970 avec des titres forts tels On se cache des choses, Jamais content, Poulailler’s song ou Rame.
Sous son apparente fragilité, Souchon nous emmène dans une poésie qui nous fait oublier la laideur du quotidien. Après la casse et les violences de l’après-midi suite à la manifestions des Gilets Jaunes, on est là, face à un artiste à la présence lumineuse. Quel plaisir d’entendre autant de finesse, d’intelligence et d’humour réunis. En guise de rappel, on a droit à Y’a d’la rumba dans l’air, Quand je serai KO et Chanter c’est lancer des balles, des chansons qui réussissent, à certains moments, à nous rendre nostalgiques, tristes ou euphoriques. Au dernier rappel, l’artiste s’empare à nouveau de sa guitare acoustique et achève la soirée avec La vie ne vaut rien. Après deux heures d’un show sans faute, l’artiste aura su tisser une chaleureuse complicité. Les fans en ressortent émus et conquis.
Album 2019 Âme Fifties (Parlophone)
Titres Joués :
Allo Maman, Bobo
Ballade de Jim
Le baiser
Âme fifties
Pardon
Ultra moderne solitude
Papa mambo
Putain ça penche
Un terrain en pente
Ici et là
Le Bagad de Lann-Bihoué
C’est déjà ça
Presque
Et si en plus y’a personne
La beauté d’Ava Gardner
Les filles électriques
On se cache des choses
Jamais content
Poulailler’s song
Sous les jupes des filles
L’amour à la machine
Rame
Foule sentimentale
1er rappel :
Y’a d’la rumba dans l’air
Quand je serai KO
Chanter c’est lancer des balles
2e rappel :
La vie ne vaut rien
visuel : couverture de l’album