Musique
A-Wa met le Café de la Danse en transe

A-Wa met le Café de la Danse en transe

13 June 2019 | PAR Elie Petit

Le groupe israélien A-Wa a retourné le Café de la Danse. Un concert détonnant, à l’image de leur dernier album paru récemment, Bayti Fi Rasi. Live Report.

 

C’est à 21 heures pétantes, après le warm-up de DJ Blisten, qui a eu le bon goût de passer du Johan Papaconstantino, c’est à 21 heures pétantes, qu’A-Wa est entrée sur scène. Le Café de la Danse est bondé. D’abord les musiciens puis les trois sœurs. Les danseurs, icônes de leurs clips, seront-ils de la party ? Ils étaient présents, par exemple, pour leur premier concert parisien, au Petit Bain.

Les trois sœurs entrent dans la clameur parisienne, les bras virevoltants en l’air. Les épaules balancent. Le concert débute par Hana Mash Hu Al Yaman, un des titres phare de leur nouvel album, le détonnant, Bayti Fi Rasi. Tal, Liron et Tagel forment un trio qui allie l’harmonie sororale et des touches d’individualité. La plupart du temps en cœur, c’est autour des passages solo de Tair qu’elles se réunissent, l’accompagnant, formant A-Wa.

Les bras donnent, reprennent, ajustent, marquent le temps. Les sœurs dansent, pour elles, pour le public, quand elles ne chantent pas. Le show fait appel à des sonorités modernes et à des ritournelles ancestrales. Comme dans de nombreuses chansons, elles font appel à l’histoire familiale. Autour d’elles les musiciens ne se font pas oublier. Yogev Glusman joue de tous le styles parfaitement (du fingerpicking, du bouzouki électrique façon Aris San ou Haim Moshe, du reggae). Nitzan Eisenberg au sampler et à la basse, propose quelques gimmicks et une touche plus électronique. Noam Havkin au synthétiseur renvoie Paris aux meilleurs solos des concerts d’Omar Souleyman. Tal Cohen, à la batterie, propose un rythme différent et puissant, à chaque chanson.

On imagine une fête chez elles, à la maison, l’identité yéménite, devant nous les héritières de la part arabophone de la chanson israélienne. Entre deux titres, une adresse au public, des youyou, de courtes danses. Elles refont le chemin des juifs yéménites vers Israël, celui leur arrière grand-mère, qui leur inspira plus d’un titre et celui de l’album, leur répétant « ma maison est dans ma tête. »

Même quand elles boivent une gorgée d’eau, se retournant, c’est en cœur. A-Wa, allie la chanson populaire et le sacré de la préservation de la culture ancestrale. Dans la salle, certains connaissent les paroles par cœur, Tal en est surprise, les mouchoirs blancs s’élèvent. Il fait très chaud. Comme dans ces jours où Paris, surprise d’une vent d’hiver en juin ne sait plus comment se vêtir. Les trois sœurs, elles portent tuniques colorées et parures dorées. 

Après un moment de répit, pour une ballade à la manière d’Ofra Haza, grande prêtresse de la chanson yéménite en Israël, le groupe envoie Mudbira, leur premier single. Il a des allures de tube de l’été, toujours très A-WA, avec un gimmick électro rigolo. Le Café de la danse entre en transe. « We came here to party ! » dit Tal. Habib Galbi est réinterprété prolongé pour le plus grand bonheur de tous. C’est une ambiance de club qui prend la salle du 11ème arrondissement.

Après une chorégraphie, un bis, quelques cœurs avec les doigts, A-Wa, en une bonne heure a égrener ses tubes, a remplacé ses danseurs par un public en fidèle adoration. Le groupe fait ce qu’il y a de plus beau : il sublime ses racines, les élève vers le ciel et les fait briller, en chanson.

La fête orientale s’achève, le public transporté respire et donne au groupe une ovation absolue et méritée.

Visuels : ©Laurence Haziza 

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