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Caprices Festival, jour 2: Crans-Montana reçoit Akhénaton et Gorillaz Sound System

Caprices Festival, jour 2: Crans-Montana reçoit Akhénaton et Gorillaz Sound System

13 April 2012 | PAR Yaël Hirsch

L’équipe de Toute la Culture est arrivée à Crans-Montana le deuxième soir du 9e Caprices festival. Après Charlie Winston, Eath Wind & Fire et Carl Cox mercredi 11 avril, Caprices offrait à voir et à entendre (parmi une quinzaine de concerts répartis entre 14h et 4 heures du matin!) Akhénaton. L’électro a pris le pouvoir hier avec les Gorillaz Sound Sustem, Mike Shannon, Guillaume Coutu, Zombie Nation et surtout  la performance irrésistible de The Toxic Avenger.

Festival très connu et très fréquenté par les jeunes suisses depuis 8 ans, le Caprices festival affiche une programmation de plus en plus éclectique et de plus en plus pointue. Dernier évènement de la station de Crans-Montana, il célèbre également l’arrivée du printemps et la fermeture des pistes. Mais dans le Valais qui dit printemps ne suggère pas forcément du soleil. Extrêmement bien organisé, le festival prévoit bien au chaud 3 salles (le Chapiteau qui accueille 3 000 festivaliers, le Réservoir qui peut en recevoir 2 000, le Barazick qui est un tremplin où l’on peut se restaurer),  un adorable club “Rock the block” (voir photo ci-contre) sur le toit de la structure montée spécialement pour l’évènement et un délicieux village où l’on mange bien (même du foie gras et des produits du salon de thé local, Taillens).

Bien que jouant à guichets fermés, Caprices ne déstabilise pas la petite vie tranquille de Crans, à 10 min du bruit et de la joie des concerts. Une batterie de bus à prix réduits va chercher les jeunes suisses mélomanes jusqu’à Lausanne, Genève, Montreux ou Brigue et les ramène directement du site du festival à 2:00 ou 2:30 du matin. Tant pis pour ceux et celles qui ne pourront donc pas suivre la performance de 4 heures de Sven Väth toute la nuit qui vient.

Hier soir, l’ambiance a commencé fort avec l’ambiance électrique instaurée par le jamaïcain Sean Paul sous le chapiteau. Dansers only! Puis l’audience a pris quelques années pour retrouver au même endroit Akhenaton et Faf Larage. Le rappeur-pharaon n’a pas pris une ride depuis “IAM” Les mauvaises langues diraient même qu’il n’a pas changé d’un iota. Mais les ados de 1993 ont plus de trente ans et aiment qu’on leur rappelle qu’ils peuvent danser le MIA en attendant l’arthrose. Bonne ambiance donc, même si la qualité de la musique n’était pas complétement convaincante.

De l’autre côté de Barazick et du long couloir central où trône l’allée des toilettes, le français Guillaume Coutu Dumont et ses Side effects mixaient au Réservoir un son sympathique et un peu monocorde qui n’a pas réussi à retirer ses fans à l’immortel Akhenaton. Une salle un peu vide donc, mais ceux qui étaient présents se prêtaient avec délices aux jeux du déguisement (oreilles de lapins et lunettes jaunes) et à la danse.

Dans la deuxième partie de la soirée, c’est au réservoir que tout s’est passé. Avec une mise en scène  attendue pour le DJ Français mais toujours aussi effrayante (un grand “Angst” en néons rouges qui veut dire “angoisse” en allemand surplombait ses platines), Simon Delacroix est monté sur scène son bassiste et son batteur à la mèche très pop et au coup de poignet aussi décidé que son sourire d’ange. Très concentré, The Toxic Avenger a livré une performance extraordinaire. Avec un son parfaitement calibré pour entrer sous la peau et des subtilités de modulations tout à fait ahurissantes, il a emporté son public qui criait son nom dès que le groupe mettait le beat sur une pause mélodique. Probablement LE concert de la soirée.

Ce sont les très attendus 4 membres de Gorillaz Sound System. Malgré le rideau noir transparent de projections de film les vrais tambours venus directement d’Afrique, et les images du petit singe mascotte du groupe brulant dans un moulin rouge qui peuvent impressionner les plus jeunes d’entre-nous, le concert était très devant. A force de vouloir créer un “univers” autour de la musique de Damon Albarn et de son groupe les remixes du quatuor DJ + VJ + percussionniste + batteur a oublié d’apporter un peu de rigueur et de sens à ses revues et corrections très brouillonnes. Ce qui n’a pas eu l’air de déranger un très jeune public agglutiné vers le devant du réservoir pour apercevoir leurs ombres derrière un rideau de plus en en plus ridicule à mesure que le chant désarticulé et sans message devenait borborygmes.

L’équipe de TLC un peu fatiguée n’a pas clubbé toute la nuit, et nous avons dû manquer Zombie Nation et Mike Shannon qui mixaient jusqu’à l’aube. Nous entendrons probablement le 2e DJ aujourd’hui dans le contexte incroyable des concerts “Modernity”, qui se passent – weather permitting- en altitude! Rendez-vous demain pour notre compte rendu de Modernity, de notre rencontre avec The do et des concerts de Julien Doré, The Bewitched Hands, Yuksek et Marlon Roudette (eh oui, tout ça!).

Photos : Akhenaton & Toxic Avenger (c) Olivia Leboyer / Autres (c) Yaël Hirsch.

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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