
Nozoki Ana T1 un éveil à la sensualité
Amateur de littérature érotique, femme libérée ou curieux, voici une histoire où les filles décomplexées se jouent du jeune héros tout juste débarqué de sa campagne. Si le concept n’est pas nouveau, l’inversion des rôles rend les choses un peu plus inattendues…
Le titre, littéralement “un judas” donne tout de suite le ton de ce huis-clos sexy. En effet, ce titre nous propose de suivre le jeune Tatsuhiko Kido, qui a 18 ans, vient de quitter son petit village natal pour intégrer une école d’art tokyoïte. Tout commence pour le mieux et la nouvelle vie du jeune étudiant semble radieuse. Cependant, un jour il découvre un petit trou dans le mur (Nozoki Ana) de son appartement donnant directement chez sa voisine. Gêné, il décide de lui en faire part. Mais voilà, suite à un malencontreux (ou pas) concours de circonstances, la ravissante jeune femme, Emiru Ikuno, se retrouve en possession d’une photographie compromettante de notre héros. Elle lui fait alors une proposition des plus étonnantes : qu’ils s’épient l’un l’autre à tour de rôle. Kido, sous le choc, refuse catégoriquement, toutefois, il ne peut se résoudre à boucher le trou dans le mur. C’est le début d’une lutte psychologique entre les deux protagonistes, d’autant que pour ne rien arranger, ils se retrouvent dans la même classe. Autour de ce duo gravitent d’autres personnages, dont la jeune et jolie Yuri Kotobiki, une camarade de classe qui ne laisse pas indifférent Kido. Celle-ci se révèle également attirée par le jeune homme. Serait-ce les prémices d’un triangle amoureux?
Ici c’est un peu le “girl power”, avec de jeunes femmes qui, sous leurs airs de saintes-nitouches sont plutôt entreprenantes et n’hésitent pas à prendre “les choses” en main. Le héros candide voire niaiseux au possible se fait allègrement manipuler par sa jeune voisine voyeuse et exhibitionniste. La tension entre les protagonistes est sexuelle certes mais également psychologique, ils se cherchent, ils se jaugent, se rapprochent et se confrontent. On sent après quelques chapitres que certaines de ces jeunes filles sont un peu plus complexes dans leurs agissements que de simples mangeuses d’hommes.
Contrairement à 50 nuances de Grey, ici point (pour le moment) de bluette vaguement pimentée au SM où un homme riche et sûr de lui “éduque” et domine une jeune pucelle. Les filles sont cash, tant en actes qu’en paroles et prennent leur plaisir où il se trouve. L’ambivalence des relations homme-femme se retrouve entre les différents personnages principaux et secondaires : attirance réciproque d’une part, fascination et rejet de l’autre, voire animosité certaine et agressivité. Certaines situations sont même particulièrement tendues.
D’un point de vue formel, les tons sont clairs, le dessin est travaillé et dynamique, mais relativement pudique lorsqu’il s’agit du coït ou de la représentation des parties intimes. Les scènes érotiques, très nombreuses, sont tantôt explicites tantôt suggérées. Quant à la mise en place de l’histoire, elle progresse à un rythme soutenu.
Dernière précision, il s’agit d’une oeuvre érotique plutôt destinée à un public adulte féminin qu’il ne faut surtout pas confondre avec le Hentaï clairement pornographique. Le manga érotique est un genre à part entière, tout comme la photographie ou la BD érotique. Il ne convient pas à tous les publics mais les amateurs y trouveront assurément leur compte.
Visuel : NOZOKIANA © 2009 Wakoh HONNA / Shogakukan Inc.
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