L’Odyssée de Krystin Vesteralen
L’Odyssée d’Homère, cela nous dit tous quelque chose. Peu d’entre nous pourtant ont eu le courage de lire dans sa globalité une des traductions de cette fabuleuse épopée. Toutes les générations ont entendu parler de l’amour mythique de Pénélope pour Ulysse, la jeune femme attendant son mari des années durant, résistant héroïquement aux assauts de ses prétendants et de ceux qui avaient soif du pouvoir. Certains d’entre nous ont eu vent des aventures d’Ulysse avec le dessin animé qui a bercé leur enfance: Ulysse 31 mais qui peut se vanter de connaître la totalité de l’histoire du guerrier?
Krystin Vesteralen est une conteuse expérimentée, une lectrice passionnée et une directrice artistique très active pour son association: la compagnie du Pausilippe, elle convie chaque mois les intéressés à de très beaux spectacles.
Krystin Vesteralen nous offre sa vision de conteuse et de femme dans un livre concis, clair et d’une grande richesse. Elle nous explicite le temps d’une préface sa démarche de conteuse, nous donne son ressenti sur Homère et sur les différents personnages principaux de l’histoire: Ulysse, Pénélope, Calypso, Circé et Nausicaa puis nous explique le récit chronologiquement avant de nous en offrir sa propre version qu’elle a souvent conté en spectacle. Nous voici plongés en pleine guerre de Troie, dans des combats qui mêlent les dieux et les hommes, dans des aventures pleines de passion…Ulysse est en effet un homme qui suscite l’intérêt chez tous ceux qu’il rencontre: les humains comme les dieux et plus particulièrement les femmes qu’elles soient mortelles ou immortelles. Ulysse est le jouet de tous, il ne maîtrise pas son destin, haï de Poséidon, soutenu par des déesses telles qu’Ino et Calypso, il est balloté au gré des tourmentes et son expérience de la vie se forge en partie malgré lui, il semble renaître plusieurs fois, ses aventures l’amenant à se dénuder, à se baigner et à se vêtir d’autres habits que les siens à maintes reprises.
Avec ce livre, nous faisons un beau voyage dans l’écrit comme dans l’oralité. Quelle odyssée!
