Les mille et un jours des Cuevas, retour au passé de la république espagnole
Dans “Les mille et un jour des Cuevas”, Juan-Manuel Florensa dresse une fresque vivante et intense d’une famille dévastée par le régime de Franco. Le passé de douleurs et le désir de revanche perdurent, à travers les générations. Sortie le 6 janvier 2011, chez Albin Michel.
Régis a 16 ans, il est rouquin, réfléchi, écoute de la musique classique et n’a pas encore beaucoup d’expérience avec les filles. Alors que son père a francisé son nom et a tout fait pour s’intégrer, Régis est fasciné par son grand-père, le vieil anarchiste bougon, Antonio. Il décide de passer l’été avec lui, alors que le vieil homme veuf a déménagé à Barcelone. Arrive ce qui doit arriver : Antonio partage ses convictions politiques avec Régis et raconte peut-être pour la première fois ses années 1930. Guidé le jour par un charmante cicérone, Nieves, dans un Barcelone rongé par la pauvreté, le racisme et les non-dits, Régis se rend compte que le passé franquiste est encore bien vivant, à chaque pas. En renouant avec ses racines, le jeune-homme prend sur lui des querelles qui ne sont pas forcément les siennes…
Tournant autour du personnage irrésistible d’Antonio, “Les mille et un jours des Cuevas” raconte une page souvent peu connue de l’Histoire européenne du 20 e siècle. Apaisé par certaines scènes tendres ou d’apprentissage pour Régis, et relancé par des rebondissements inattendus, le roman n’en demeure pas moins le témoignage que la douleur et la haine ne passent pas, malgré les générations qui se succèdent, et malgré les non-dits. Un livre riche et fort.
Juan-Manuel Florensa, “Les mille et un jours des Cuevas“, Albin Michel, 577 p., 23 euros, sortie le 6 janvier 2011.