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La Trahison de Thomas Spencer, de Philippe Besson

05 February 2009 | PAR marie

 trahison-de-thomas-spencer1Philippe Besson a sorti en cette rentrée littéraire son 10e roman, La Trahison de Thomas Spencer. Sur les bords du Mississippi, deux amis se croient inséparables….

Paul et Thomas sont jumeaux, ils sont nés tous deux le 6 août 1945, jour où « l’Enola Gay a balancé sa cargaison sur une ville du Japon appelée Hiroschima »… Si les deux garçons ne sont pas frères, ils ont tout fait ensemble : ils ont traîné sur les bords du Mississippi, sont allés à l’école, ont joué aux cow-boy et aux Indiens… Rien ne les sépare si ce n’est que, de temps en temps, quelques dissensions affleurent : ainsi le jour où un jeune garçon noir est venu se mêler à leur jeu, Thomas a lu une petite marque réprobation sur le visage de Paul. Mais elle était si infime. Et puis le jour où Paul a tendu un fanion à l’égérie d’un « monstre », Thomas l’a refusé. « Eisenhower a été la cause de notre première brouille » (p 50). Mais tout ceci était si minime… Et Paul était si placide…. Ensuite, les changements physiques ont semé le trouble : Paul est bien avance sur son ami et ce dernier contemple avec envie ce sexe d’homme. « Envie et non désir » précise-t-il.

Après le lycée, les deux adolescents sont séparés. Paul commence à travailler à plein temps dans le commerce de ses parents et Thomas, plus intellectuel, part étudier les lettres à Oxford. Tandis que le premier a joué à l’épicier, s’est marié, le second a eu des liaisons, s’est engagé dans le mouvement des droits civiques, plus en suiviste qu’en leader d’ailleurs. Deux univers bien séparés et pourtant les deux hommes se sont retrouvés… Pour longtemps ?

Une fois de plus, Philippe Besson nous livre un roman sensible. Ses personnages se révèlent attachants, humains, emplis de contradictions… Toutefois, ils n’ont pas l’étoffe des deux garçons de Son frère (Pocket, 2004). Au final, en ressort un roman moins convaincant. Comme son personnage Thomas, le romancier semble céder à la facilité. Mais l’on peut espérer qu’il soit aussi lucide que le jeune américain. On attendra donc le prochain (roman).

La trahison de Thomas Spencer, ed. julliard, 265 p. 19 euros

“Donc ma vie a commencé avec Paul. Elle  s’est poursuivie avec lui, mystérieusement. Car c’était le début d’un attachement presque inintelligible. je ne serais pas fichu de disserter sur le hasard et la nécessité. Je sais juste que le hasard nous a jetés l’un contre l’autre et que la nécessité nous a gardés collés l’un à l’autre, voilà.” (p 19)

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marie

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