
« Kerozene » d’Adeline Dieudonné : race humaine dangereusement inflammable
Après le succès retentissant de son premier roman, l’autrice belge Adeline Dieudonné est de retour avec un deuxième livre percutant et féroce, Kerozene, publié chez L’Iconoclaste.
Une station service de nuit, calme et d’apparence sans problème, l’odeur de l’essence et des cigarettes que l’on fume à la va-vite. Les gens s’y croisent sans rien savoir les uns des autres, ce qu’ils cachent dans leur coffre et leur mémoire. D’ailleurs, il est sans doute mieux de ne rien en savoir. Il y a, par ci par là, peut-être un meurtrier, une belle âme, un homme qu’on n’aimerait pas croiser en pleine nuit, une femme qui se morfond et qui ne sait pas dire non.
Adeline Dieudonné, qui avait remporté un succès phénoménal lors de la parution de son premier roman La vraie vie, prend un malin plaisir à nous raconter, sans fard, les vices et les misères, les traumatismes et les incohérences du genre humain. Le portrait qu’elle est en dresse est sans équivoque, peu ragoutant. Le ton est volontairement percutant, à la frontière d’un absurde qui se révèle une misère humaine exacerbée, profondément féroce.
Un roman (parfois trop) cruel qui remplit sa mission : dérouter.
Kerozene, Adeline Dieudonné, L’Iconoclaste, 20€, 312 pages.
Date de parution : 1er avril 2021