
Geluck Enfonce le clou, satire sympatique des affres contemporains
Le papa du Chat délaisse son animal de compagnie le temps d’un livre assez politique, volontairement faussement polémique une chronique des faits divers les plus étonnants. “Geluck enfonce le clou” se lit comme on écoute une discussion de comptoir au bistrot, sympathique, irritant, parfois lassant.
Les enfants bruyants, la peine de mort, les religions, la naissance de la bande dessinée… Chez Geluck , tout est sujet à franche rigolade sans limite. Le ton est celui de la chronique, écrite à la première personne. Les histoires sont puisées dans le quotidien du dessinateur. Une moto la nuit et c’est l’occasion houspiller “les types”, qui ont visiblement quelque chose contre lui !
Les textes sont biens ficelés, agréables à lire, l’écriture est enlevée . Quelques histoires valent franchement une belle barre de rire , tel ce Dingkerkhof, ce “cimetière pour choses”. Les endeuillés viennent y déposer leur lunettes cassées, “leur frigo bien aimé”…
Les dessins sont rares , ils ne sont pas le cœur de l’action, ils viennent illustrer le propos. rares, mais pertinent, souvent plus que le texte même . Le trait précis vient croquer des scène ubuesques, comme par exemple ce dessin de chien de muet qui aboie en langue des signes. Muet, Philippe Geluck ne l’est certainement pas, mais c’est ce monde qu’il aimerait faire taire. C’est épuisé et quasi sénile qu’il apparait à la fin, pour sans doute son meilleur dessin comme hors contexte , pensé comme un point final, mais nous vous laissons la surprise !
Au final, la série de nouvelles apparait comme un ras-le-bol général de la société et de ses petites manies, mais aussi, pour y porter dans d’attention comme une nécessaire déclaration d’amour. Après tout, on ne charrie que ce que l’on aime !