Fictions
Boris Le Roy présente quatre textes du Master Création littéraire de Paris 8 « entre la fiction et la creative nonfiction ».

Boris Le Roy présente quatre textes du Master Création littéraire de Paris 8 « entre la fiction et la creative nonfiction ».

22 April 2021 | PAR Yaël Hirsch

Alors que l’écrivain Boris Le Roy* s’apprête à publier son prochain roman chez Julliard à la prochaine rentrée littéraire, c’est en tant qu’enseignant qu’il nous apporte en partenariat avec le Master de Création Littéraire de Paris 8 dirigé par Olivia Rosenthal, quatre textes de fiction travaillés dans son atelier d’écriture. Plongée dans une discipline qui s’apprend et se travaille : l’écriture.

=> Retrouvez tous les articles du partenariat entre le Master de création littéraire de Paris 8 et Toute La Culture dans notre dossier.

Quel est votre parcours pour devenir écrivain ? Qu’est-ce qu’enseigner l’écriture ? Est-ce quelque chose qu’on peut apprendre ?

Mon parcours est hétérogène. Je suis venu à l’écriture d’abord par le théâtre. En étant interprète, j’ai commencé à éprouver la langue, de manière organique. Ensuite, j’ai réalisé un travail autonome qui a mobilisé des outils acquis par mes expérimentations personnelles. J’ai aussi un parcours de scénariste, qui m’a permis une réflexion sur les transferts de modalités. Je ne sais pas (encore) ce que c’est qu’enseigner l’écriture. J’ai surtout tenté de partager certains de mes processus créatifs, lors de l’atelier, ou de tutorats. Je pense qu’on peut aider à ce que chaque étudiant.e auteur.e accélère le processus de ses explorations théoriques et pratiques.

Pouvez-vous nous parler du master de création littéraire ? Combien d’étudiants ? Venus de quels horizons ? D’heures de cours? Travaux à remettre…

Ce master, tourné vers la pratique, allie réflexion théorique (esthétique et sociologique) et productions littéraires, sous forme d’ateliers-laboratoires, de cours théoriques et de master class avec des acteurs de la création littéraire — de l’auteur au chroniqueur littéraire en passant par l’éditeur. Les capacités d’accueil et d’encadrement sont d’environ 20 étuduant.es par an. Les étudiant.es viennent d’horizons très différents, certain.es d’une licence, d’autres reprennent des études pour finaliser un projet d’écriture. L’objectif est d’offrir aux étudiant.es un lieu d’échange collectif autour de leur projet de création, de leur permettre d’expérimenter des manières d’écriture qu’ils ne connaissent pas, de les mettre en relation avec les acteurs du monde littéraire, de les familiariser avec la lecture de textes contemporains et avec les questions liées à la production et à la réception des œuvres littéraires. La réalisation du mémoire de fin de cycle, sous la forme d’un texte littéraire qui peut prendre des formes très diverses (roman, pièce de théâtre, recueil de poésie, etc.), est au cœur de la formation.

Comment se déroulait votre atelier ?

Chaque auteur a développé une courte forme à partir d’un même contexte. Les ateliers donnaient tantôt lieu à de la pratique en suivant une consigne, à chaque fois différente, qui permettait d’enrichir le travail personnel, tantôt à une discussion collective.

Est-ce plus difficile de demander de « changer » ou de progresser sur quelque chose d’aussi intime que la langue par rapport à des enseignements en sciences sociales par exemple ?

J’imagine que ce ne sont pas les mêmes difficultés. La question de la subjectivité n’est pas négligeable : les critères esthétiques peuvent vite ployer sous le poids du goût ou des tendances thématiques du moment. Mon ambition était surtout d’échanger mon analyse des textes sur le seul critère d’approfondir des pistes proposées, l’idée étant d’être toujours plus curieux, de déplacer les lignes et de tenter de se renouveler, que le résultat semble fonctionner ou pas, c’est un laboratoire.

Quel était l’objectif de l’exercice demandé avec ce travail d’écriture? Y avait-il beaucoup de contraintes ?
Il s’agissait d’explorer les ponts entre la fiction et la creative nonfiction afin de tenter d’éclairer les liens qui peuvent se tisser entre la culture et l’actualité. Les contraintes étaient nombreuses, oui, ce qui peut donner autant de difficultés que de dépassements.

Que pensez-vous du résultat ?

 Dans le temps imparti et dans ce type de cadre, le résultat est vraiment intéressant, autant que le processus créatif. J’étais ravi quand j’avais la sensation que l’atelier révélait aux auteur.es des outils d’écriture, des éclaircissements ou de nouvelles convictions, même contraires aux attentes.

*Boris Le Roy a publié trois romans chez Actes Sud : Au moindre geste (2012), Du sexe (2014) et L’Éducation occidentale (2019). Il a également été comédien, scénariste et dramaturge. Il est aujourd’hui en contrat doctoral (ArTec / ED 31) pour une thèse en création littéraire sous la direction d’Olivia Rosenthal.

visuel : Astrid diCrollalanza

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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