
“Je ne suis plus inquiet”, Scali Delpeyrat sur le divan
Le comédien et metteur en scène était, il y a quelques jours, seul sur le plateau du Théâtre de la Ville, devant une salle vide, mais face caméra, et voici que le texte de la pièce, Je ne suis plus inquiet, sort chez Actes Sud-Papiers. A lire seul, pour soi, car forcement, cela va vous parler.
Tout commence dans une salle d’attente, pas celle d’un psy d’ailleurs, où il se met, sans raison et de façon absurde à siffloter, tient, tient.. comme son père le faisait au lieu de lui parler. Ce sont des saynettes, des brides de vie, qui commencent toutes comme une séance sur un divan. Il a l’air de parler du quotidien : un chat, ses amoureuses, les trains et, tout cela rassemble les choses qui le constituent s’imbriquent.
Scali Delpeyrat est d’abord un comédien, et on se souvient de son Oncle Vania précis en 2015, où son analyse foutraque de la danse lors du concours Dance élargie, entre autres choses. Mais dans ce bref essai, il ne joue pas.
C’est donc un témoignage qui vient d’être édité chez Actes Sud. Rien ne semble fictionné ici et même si les aléas de la mémoire familiale peuvent jouer des tours, tout en tout cas, constitue son lot à lui.
Sans détour, il raconte comment, lui, né juif et périgourdin a réussi à exister car un jour, un homme dans un bus a sauvé sa grand-mère en plein exil vers la zone libre. Zone que sa famille n’a ensuite pas quittée.
L’écriture est sans ambages, il nous parle, il raconte. Quelques fois c’est drôle, le plus souvent c’est triste :
“Ton problème. Je me suis saboté pour que tu me répares. Je n’ai pas trouvé mieux. Je me suis saboté”.
Mais on vous rassure, l’histoire finit bien et le titre que l’on pense cynique jusqu’à l’avant-dernière page ne l’est pas. Alors, tout va bien non ?
Scali Delpeyrat, Je ne suis plus inquiet, Actes Sud-Papiers, Oct 2020
Visuel : Photographie de couverture : © Peter Chadwick / Arcangel Images