
Françoise Benhamou et Nathalie Moureau étudient l’économie du don
Les éditions La Découverte sortent aujourd’hui, dans leur collection Repères, un petit volume sur les différentes théories économiques du don.
Battant en brèche les théories économiques qui voient en l’être humain un simple homo economicus, le don fait figure de parent pauvre de la pensée économique. Comment, en effet, penser un acte dont la seule présence atteste que l’être humain ne saurait être réduit à une rationalité égoïste ? C’est vers ce geste étrange que Françoise Benhamou et Nathalie Moureau se tournent aujourd’hui.
Leur essai, intitulé Le Don dans l’économie, se présente ainsi comme une somme des réflexions consacrées à ce geste a priori désintéressé. Après avoir rendu aux théories de Mauss la place qui leur revient, non seulement en anthropologie, mais aussi dans l’histoire des idées économiques, elles abordent ensuite les différentes formes du don, du micro-don que l’on verse au supermarché à la philanthropie de grande ampleur. Elles nous rappellent également que la diversité du don ne se réduit pas aux différences de volume : cette diversité peut concerner le ou la bénéficiaire (un.e proche ou un.e inconnu.e) comme la forme du don (le temps, la nature ou l’argent) et son motif. De nombreux encadrés viennent illustrer les théories d’exemples précis.
La dimension la plus intéressante de l’ouvrage est sans doute l’espace consacré à l’institutionnalisation du don, qu’il s’agisse des crédits d’impôts, de la professionnalisation paradoxale du bénévolat ou des opportunités offertes, en termes de reconnaissance sociale, par la création de fondations.
Si ce petit livre n’entend pas proposer de nouvelles approches du don, il constitue une somme très stimulante des théories existantes.
Le Don dans l’économie, Françoise Benhamou et Nathalie Moureau, éditions La Découverte, 22 septembre 2022, 10 euros
Visuel : couverture du livre