François-Xavier Bellamy décrit une société de “déshérités”
L’urgence de transmettre, c’est le thème du livre de François Xavier Bellamy, agrégé de philosophie qui est publié aux éditions Plon.
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LE CONSTAT
Cinquante ans après Les héritiers : les héritiers et la culture de Pierre Bourdieu paru en 1964, François-Xavier Bellamy dresse le constant suivant : nous voulons toujours éduquer mais plus transmettre.
Cette crise de la culture n’est pas le résultat d’un problème de moyens, de financement ou de gestion.
Il s’est produit dans nos sociétés occidentales un phénomène unique, une rupture inédite : une génération s’est refusée à transmettre à la suivante ce qu’elle avait à lui donner, l’ensemble du savoir, des repères, de l’expérience humaine qui constituait son héritage.
NOUS AVONS PERDU LE SENS DE LA CULTURE
L’idée qu’une conception du monde pourrait être transmise aux enfants par les parents est écartée.
La culture n’est plus vue que comme une distraction superficielle.
Nous voulons éduquer, mais nous ne souhaitons plus transmettre.
La société a demandé aux enseignants d’enseigner, mais en laissant l’enfant libre, vierge de toute trace d’autorité, délivré du poids d’une culture antérieure à son individualité.
Les IUFM (maintenant les ESPE) que la transmission aux enfants était une aliénation.
L’école est restée un lieu d’oppression « un système- militaro- hospitalo- carcéral) pour l’auteur.
Notre société prolonge l’analyse de Rousseau qui considère que tout notre mal vient de la distance que la folie de notre savoir a placé entre nous et l’équilibre naturel.
Les adultes devraient reconnaître avoir été des enfants, et garder l’humilité d’un enfant.
Il faut transmettre notre savoir.
Il faut reconnaitre la valeur de ce qui nous a été donné.
Nous sommes héritier de la culture qu’on a reçue, avec un devoir de transmission.
Si la famille et l’école persistent à s’interdire de jouer un rôle, il faudra se souvenir que toute civilisation est mortelle.
L’auteur ne craint pas le choc des cultures, mais des incultures.
Dans cet ouvrage, l’auteur pose la question : comment reconstruire le dialogue des générations ?
Et trace des pistes pour ne pas laisser dans le dénuement, une génération qui crie qu’elle ne veut pas mourir.
L’auteur indique que le problème de l’éducation nationale vient d’une idéologie.
Les IUFM (ESPE maintenant) disaient n’avoir rien à transmettre.
Selon eux, l’enfant devait créer son chemin personnel.
L’enfant ne devait compter que sur lui.
En 2009, un ministre de l’éducation nationale a clairement exprimé l’idée, « que la culture générale » était discriminatoire.
François-Xavier Bellamy, Les déshérités, éditions Plon, août 2014, 207 pages, 17 euros.
visuel = couverture du livre