
Le photographe Vincent Jendly dévoile de nouveaux visages de New-York
Venu à la photographie en autodidacte, à l’âge de 40 ans en 2009, le suisse VIncent Jendly s’est immédiatement attaqué à la capitale du 20ème siècle, New-York. Sa capacité à la montrer sous un angle inédit, lui a valu de nombreux prix et publications. Le beau livre publié par Arnaud Bizalion éditeur permet de découvrir ce nouveau visage d’une ville qu’on croyait bien connaître.
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Vincent Jendly s’est donné pour but d’accrocher avec son objectif de perspectives nouvelles. Il s’est donc fait ouvrir des toits normalement très fermés et très surveillés, après le 11 septembre, pour sortir des cases et des étapes obligées dans lesquelles on enferme souvent l’expérience visuelle des gratte-ciels de Manhattan.
Et lorsqu’au 21ème siècle, le photographe décide de saisir la ville nue, sans aucun portrait humain, et qu’il plante son décor sous un ciel bas et gris, même la nuit, on ressent aussi fort qu’aux débuts de la modernité le caractère menaçant des grandes constructions de fer, de verre et d’acier, qui mènent leur vie propre en dehors de leurs architectes. Le pouls de l’industrialisation a baissé, mais les hautes tours une fois figées nous interrogent gravement sur nos civilisations.
Cadrant serré les façades des immeubles, comme si son appareil luttait corps à corps avec elles, Vincent Jendly donne à voir des grilles un peu grises, où les fenêtres ressemblent étrangement à des barreaux de prison. Le résultat est à la fois beau, vertigineux et dégage une sorte de grande mélancolie qui pousse à la méditation, notamment quand les eaux laiteuses de l’Hudson viennent se refléter sur les fenêtres.
Un travail qui se poursuit encore (voir le site du photographe) et qui interpellera les fans de photos et les amoureux de New-York.
Vincent Jendly, New-York, Arnaud Bizalion éditeur, 35 photos, 48 p., 27 euros.