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Wika Tome 1 La fureur d’Obéron : Guerre et Fées

Wika Tome 1 La fureur d’Obéron : Guerre et Fées

25 May 2014 | PAR Sandra Bernard

A la croisée de la mythologie scandinave, de la geste arthurienne et du steampunk, voici qu’apparaît, sous la plume de Thomas  Day et les pinceaux d’Olivier Ledroit, Wika, une petite fée intrépide en quête d’identité et de vengeance, dans un monde où la magie et la technologie se font face.

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wika tome 1

Dans le monde féerique de Pan, où aucun humain n’a jamais mis les pieds, vit une multitude d’êtres magiques tels des fées, des trolls, des elfes, etc. Parmi les plus puissants se trouvent les fées majeures, capables d’influer sur le climat ou la psyché. La belle Titiana est l’une d’entre elles. Ancienne maîtresse adorée du prince Obéron, elle le quitta pour le duc Claymore Grimm, grand maître d’armes de la cour (comme son nom l’indique). La naissance de leur fille Wika fait entrer Obéron dans une colère que seules la mort et la destruction de la famille et du château pourraient calmer. Il lance ses troupes à l’assaut du Castelgrimm. Devant la défaite imminente, la petite Wika, avant d’être confiée à un couple de fermiers, voit ses ailes sectionnées .

Les années passent, mais Obéron, de plus en plus partisan de la technologie, décime toujours plus de fées majeures. Pendant ce temps, la petite Wika grandit, tout en ignorant qui elle est et quels pouvoirs elle recèle. Mais un jour le destin la rattrape, c’est alors que ses pouvoirs s’éveillent.

Destiné à un public jeune, le tome s’avère accessible, même si plusieurs niveaux de lecture sont perceptibles. Bien que plutôt jeunesse, les auteurs n’ont pas hésité à aborder des thèmes plus sombres ou adultes, mais de manière suggérée. Cette quête initiatique est servie par de magnifiques planches fourmillant de détails où se mêlent de nombreuses techniques dont de surprenants collages très bien intégrés. Le mélange de mythologie scandinave, d’esthétique celtique et de steampunk donne un mélange détonnant et tout à fait cohérent.

A l’occasion de la sortie de ce premier tome, une exposition de planches originales est organisée à la galerie Glénat dans le troisième arrondissement de Paris, jusqu’au 10 juin 2014. Une occasion rare de voir les planches originales pour en saisir toute la minutie. 

 A l’occasion du vernissage de l’exposition, nous avons pu poser quelques questions aux auteurs :

Toute la culture (tlc) : Quel a été le moteur pour la création d’un univers aussi éloigné de vos œuvres habituelles ?

Olivier Ledroit (OL) : Outre le fait que je souhaitais réaliser une oeuvre accessible à ma fille de 12 ans, c’était également une envie graphique. Le souhait de réaliser des planches lumineuses et positives.

Thomas Day (TD) : Pour moi c’est un peu pareil, mes fils sont encore jeunes (8 et 10 ans) et a chaque fois, ils me demandent quand ils pourront lire mes œuvres. Comme j’ai un univers sombre et violent, à chaque fois je leur dis vers 16-18 ans ce qui leur parait une éternité. C’était un défi personnel de créer un univers au spectre large et universel. Je voulais aborder le thème de l’écologie qui me tient à cœur.

OL : Nous apprécions le travail de Myazaki, qui  parvient à aborder des thèmes graves sous une apparente légèreté, dans des univers d’une très grande richesse.

En coeur : Les personnages de Myazaki sont intelligents et pas manichéens, contrairement à ce que l’on trouve souvent dans les productions jeunesses et plus particulièrement américaines. Que ce soit dans Mononoke ou dans Nausicaa, deux œuvres qui nous ont beaucoup inspiré, l’auteur ne prend jamais parti entre la nature et la technologie.

TLC : comment vous êtes-vous documenté pour les graphismes et le scénario ?

En coeur : Nous n’avons pas utilisé de documentation. Tout vient directement de notre imagination.

TLC : La mythologie scandinave est présente, y aura-t’il d’autres mythologies évoquées dans les prochains tomes ?

OL : il n’y aura pas de mythologie gréco-romaine.

TD : Nous réfléchissons à propos des mythologies asiatiques pour les prochains tomes quant on ira vers l’Est, mais rien n’est encore décidé.

Nous voulions nous éloigner du tout Tolkien qui se retrouve partout dans la fantasy actuellement. L’on s’est inspiré des contes de Grimm, de l’univers celtique mais il faut veiller à conserver une certaine cohérence.

TLC : Combien de temps nécessite la création d’un tome ? D’une planche ?

OL : Un an et demi pour un tome. Pour une planche, cela varie de 1 semaine à 15 jours pour les doubles pages. L’une des plus longues à réaliser fut la double page du pont avec tous les détails comme les fenêtres des maisons.

TLC : L’on a bien compris que le Duc Claymore Grimm tient son nom d’un hommage aux contes de Grimm mais, d’où vient l’inspiration pour le nom de l’héroïne ?

OL : C’est une référence au culte Wicca. Le mot est mignon nous avons juste remplacé les deux “C” par un “K”.

TLC : Wika est une héroïne forte, vouliez-vous en faire un modèle pour les petites filles ?

OL : Wika ; effectivement il y a des côtés Girly, dans les prochains tomes. On se moque parfois un peu de ce côté fifille. Après effectivement, j’aimerais autant que les petites filles aient comme modèle une fille intelligente.

TD : Le principe de la littérature jeunesse est de fonctionner par association avec un héros un petit peu plus âgé. Ainsi, pour les 10-12 ans, Wika a 15-16 ans. Avec le passage des ans au début, le personnage change. Elle change de mentalité, son corps change, elle devient femme.

TLC : Les prochains tomes seront-ils plus sombres ?

OL : Oui un petit peu mais l’on est dans le conte, c’est formateur et même si il y a des phases sombres ou terribles à la fin, cela va bien se terminer. Au contraire, dans le mythe il y a une fatalité, quels que soient les mérites et les qualités des personnages, la fin est rarement heureuse.

TLC : Le steampunk est un style que vous appréciez particulièrement ?

OL : Oui j’aime beaucoup, Il y en avait déjà un peu dans Requiem.

TLC : Va-t-on voir apparaître d’autres personnages de contes ?

Oui, il y aura des petits caméo, notamment avec Amelin, le joueur de flûte, et puis d’autres mais ce sera surtout des clins d’œil.

Informations pratiques :

Thomas Day, Olivier Ledroit, Wika tome 1 : la fureur d’Obéron, éditions Glénat, Collection: Grafica, Format : 240 x 320 mm, 72 pages, Prix: 14.95 €, Paru le 21.05.2014, Inclus : un cahier graphique réservé à la première édition.

Galerie Glénat : Galerie Glénat – 22, rue de Picardie 75003 Paris – Tél : 01 42 71 46 86 – Horaires : du mardi au samedi de 11 heures à 19 heures.

Visuels : Couverture de l’ouvrages + photographies par Sandra BERNARD

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Sandra Bernard
A étudié à l'Université Paris Ouest Nanterre la Défense l'Histoire et l'Histoire de l'Art. Après deux licences dans ces deux disciplines et un master recherche d'histoire médiévale spécialité histoire de l'Art dont le sujet s'intitulait "La représentation du costume dans la peinture française ayant pour sujet le haut Moyen Âge" Sandra a intégré un master professionnel d'histoire de l'Art : Médiation culturelle, Patrimoine et Numérique et terminé un mémoire sur "Les politiques culturelles communales actuelles en Île-de-France pour la mise en valeur du patrimoine bâti historique : le cas des communes de Sucy-en-Brie et de Saint-Denis". Ses centres d'intérêts sont multiples : culture asiatique (sous presque toutes ses formes), Histoire, Histoire de l'Art, l'art en général, les nouveaux médias, l'art des jardins et aussi la mode et la beauté. Contact : sandra[at]toutelaculture.com

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