Cinema
Perrine Dufourcq, coordinatrice générale du Très Court Festival : “Une simple idée suffit à tous nous combler”

Perrine Dufourcq, coordinatrice générale du Très Court Festival : “Une simple idée suffit à tous nous combler”

22 May 2020 | PAR Yaël Hirsch

Du 5 au 14 juin, la 22ème édition du Très court festival aura lieu 100 % en ligne et dans 7 langues. S’émouvoir en moins de 4 minutes ? Le festival en offre la preuve par 124 films sélectionnés et accessibles cette année gratuitement pour tous. Entretien avec Perrine Dufourcq la coordinatrice générale du Très Court Festival.

Pourquoi moins de 4 minutes ?
Nous valorisons le format très court pour plusieurs raisons. Tout d’abord, car c’est un format qui est très peu valorisé en festival, alors que la création est vraiment foisonnante et de qualité.
Ensuite, parce que c’est un format unique, où chaque seconde nécessite d’être sublimée ! Il n’y a pas le droit à l’erreur en moins de 4 minutes, sinon, le spectateur passe à autre chose.
Enfin, car c’est un format d’émergence, où de nombreux jeunes réalisateurs et réalisatrices s’essayent avant de passer à des formats plus longs. Le Très Court festival a pour objectif, justement, de mettre en lumière ces jeunes talents, sur le devant de la scène, mais aussi devant des personnalités reconnues du cinéma. C’est un tremplin national, et même international !

Comment les choisissez-vous ? 
Nous recevons près de 3 000 films chaque année. Notre équipe de sélection est composée de près de 35 personnes, aux affinités artistiques variées, de toutes les générations.
Les œuvres sélectionnées par notre équipe sont celles qui marquent notre mémoire. On y repense après les avoir vues. On les partage entre nous.
Si on voit qu’elles font l’unanimité, on les programme.
Il n’est pas nécessaire d’avoir une grosse production derrière, des fois, une simple idée suffit à tous nous combler.

Nous n’avons pas de critères de sélection pour s’inscrire, mise à part la durée des films.
Parmi les œuvres que nous recevons, les films qui traitent d’égalité entre les femmes et les hommes et les droits des femmes nous touchent particulièrement.
C’est pourquoi nous voulons absolument les partager avec le public, et que nous avons créé la Compétition Paroles de Femmes, il y a de ça 10 ans.

Quand avez-vous décidé le passage au numérique? Le fait que le festival ait lieu dans 60 villes dans le monde aide-t-il ? Et “où” sera t-il accueilli ? Divers lieux de la toile?
Nous avons décidé notre passage au numérique vers la fin du mois de mars. Quand nous nous sommes rendus compte que le festival allait pâtir de cette situation exceptionnelle.
Nous nous sommes tout de suite adaptés, un report n’a pas été envisagé, le passage au numérique, surtout pour du format très court, est très pertinent en ligne.
Si le festival est maintenu c’est aussi grâce au réseau des villes du festival qui continuent de le promouvoir tout autour du monde. Nous avons la chance de pouvoir nous appuyer sur près de 50 villes partenaires, sur les 5 continents.
Il y a très peu de lieux où il sera diffusé en salle, à Hong Kong et en Islande seulement. Les autres villes inviteront leurs spectateurs à se rendre sur trescourt.com. Un message de leur salle habituelle les attendra en arrivant.

Le jury présidé par Jan Kounen a-t-il joué le jeu? Comment ?
Oui, les jurés étaient très investis. Les délibérations ont eu lieu en ligne, via Zoom. Ils seront également en direct pendant la e-Cérémonie de Remise des Prix le mardi 9 juin prochain.

La french touch voyage-t-elle dans le monde entier avec ce festival?
Bien sûr ! Nous travaillons avec de nombreuses Alliances Françaises et Instituts Français tout autour du monde. Cette année encore, les films seront vus par des spectateurs indiens, chiliens, kényans, italiens… notre festival est littéralement sans frontières.

Qu’est-ce que le Défi 48 h?
Le Défi 48h Très Court est un nouveau projet créé par le festival, l’année dernière.
Il consiste à inciter des équipes de films, partout en France, à créer un très court métrage en 48h autour de l’urgence climatique. C’était très important pour nous d’inciter à la création de très courts, nous qui ne faisions que de la diffusion jusqu’à présent. Le thème de l’urgence climatique s’est imposé comme une évidence, nous sommes tou.te.s engagé.e.s au sein de l’association.
Nous étions hésitants en lançant ce projet en 2019, mais l’engouement est incroyable ! Pour la 2e édition, nous avons plus de 120 équipes inscrites, en même pas deux semaines !

Une partie de la programmation est dédiée aux familles, est-ce une manière d’éduquer tous les âges au format très court ?
Tout à fait, le parcours de spectateur se crée dès le plus jeune âge. Le format très court se doit d’être connu aussi par les plus jeunes. Cette sélection est très appréciée. Elle est diffusée dans des écoles, comme en famille. Elle est à 80% muette pour permettre aux enfants du monde de comprendre les films sans sous-titres.

 

visuel : Perrine Dufour 

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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