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Nos Palmes d’Or préférées!

Nos Palmes d’Or préférées!

06 May 2011 | PAR Geraldine Pioud

La rédaction de toutelaculture.com vous offre, à l’occasion du Festival de Cannes, ses Palmes d’Or préférées!

Amélie Blaustein-Niddam

Ma Palme d’Or préférée c’est Barton Fink en 1991, mon tout premier frères Coen, en particulier pour la scène dans les couloirs et la lumière.

 

Vincent Brunelin

Pulp Fiction : Récompensé en 1994, le second film de Tarantino l’intronise pour de bon au panthéon des grands cinéastes contemporains. Après Reservoir Dogs, le réalisateur impose sa (ses) marque(s) de fabrique et continue de peaufiner les éléments de son univers cinématographique : des personnages loufdingues, des dialogues ciselés, et une bande-originale aux petits oignons.
Il confirme également qu’il excelle dans la direction d’acteurs, et redonne un second souffle aux carrières de John Travolta et de Bruce Willis. Il pioche dans la contre-culture américaine de multiples références visuelles et musicales à travers lesquelles transpire son amour pour le 7e art. En bref, un enchaînement de scènes cultes pour un chef d’œuvre jubilatoire.

 

Christophe Candoni

Elephant, le film de Gus van Sant doublement primé lors du l’édition 2003 du festival de Cannes puisque le jury présidé cette année-là par Patrice Chéreau remettait à son réalisateur le prix de la mise en scène et bien sûr la Palme d’Or. Inspiré d’un fait divers (une fusillade dans un lycée américain), Gus van Sant livre un film à la fois beau et dérangeant, lent et difficile car il s’écarte de toute émotion facile, ne positionne jamais son discours sur le terrain de la morale ou du passionnel, mais porte sur son sujet un regard subjectif, assez froid sinon distant, jamais arbitraire, questionneur plutôt. Le résultat est passionnant car il décrit une jeunesse à la marge, jamais convenue, au contraire, elle est à la dérive, désespérée et monstrueuse, la dépeint avec une troublante justesse et parvient grâce à une construction vertigineuse et des images fortes à dépasser ce qui demeure une réalité sordide.

 

Coline Crance

Sous le Soleil de Satan est un film de Maurice Pialat adapté du roman au titre éponyme de Georges Bernanos. Injustement hué lors de sa remise de la Palme d’Or à Cannes en 1987, porté par un gigantesque Gérard Depardieu, une magnifique Sandrine Bonnaire, ce film est pourtant l’un des plus grands chefs d’œuvre de Maurice Pialat. La minutie de photographie et de la mise en scène confèrent à ce film toute la beauté et le mystère envoûtant de l’univers de Georges Bernanos. Un vrai dialogue entre deux médiums, une véritable entente entre deux grands auteurs du XX ème siècle, Sous le soleil de Satan nous porte vers un ailleurs ineffable et fascinant.

 

Yaël Hirsch

Le Tambour de Volker Schlöndorff (1979)

Tiré du roman choc de Günter Grass (1959), Le Tambour de Volker Schlöndorff est probablement l’une des adaptations les plus réussies du 7e art. Se concentrant sur la première partie du roman, le film transpose avec brio l’ironie mordante de l’écriture de Grass. Dans le rôle du petit garçon qui refuse – au sens propre – de grandir sous le IIIe Reich et qui crie assez fort pour briser les vitres, David Bennent est un époustouflant monstre du Moyen-âge. Et dans celui du petit commerçant juif qui vend son tambour mythique à Oskar, Charles Aznavour parvient à glisser toute la détresse des juifs-allemands face à l’irruption de violence de la Nuit de Cristal. Un film à la fois puissant et subtil, qui laisse entre ses images autant d’espace qu’un texte au spectateur pour élaborer une réflexion personnelle sur l’Histoire.

 

Olivia Leboyer

Blow up de Michelangelo Antonioni (Palme d’Or en 1967) : un film sidérant, où les images, le temps, se télescopent. Un jeune photographe (de mode et de société), doué et désinvolte, photographie par hasard, dans un parc, un couple qui s’embrasse. Mais le développement des négatifs montre autre chose. La beauté de Vanessa Redgrave, les grands yeux étonnées de David Hemmings, la formidable musique de Hancock et cette interrogation lancinante : que peut-on bien comprendre, en réalité? Sur le même thème obsédant, ma seconde palme des Palmes va à The Conversation de Francis Ford Coppola (Palme d’Or en 1974), où Gene Hackman et John Cazale (acteur inoubliable), spécialistes des écoutes, tentent de comprendre de décrypter un enregistrement. La scène d’ouverture (un plan d’une place très animée où l’on entend des bribes de conversations, enregistrées au vol) est saisissante.


Marie-Salomé Peyronnel

4 mois, 3 semaines et 2 jours (4 luni, 3 saptamâni si 2 zile), Cristian Mungi, 2007

Cette critique de la terreur communiste est d’autant plus forte et émouvante qu’elle passe par un drame personnel: un avortement clandestin que subit une jeune étudiante… c’est bouleversant et ça donne à réfléchir.


Géraldine Pioud

All that jazz (Que le spectacle commence), de Bob Fosse, 1979

Joe Gideon (Roy Scheider), un chorégraphe talentueux, mène une vie folle. Entre le montage de son film qui tarde à se terminer, la direction de sa nouvelle pièce et ses déboires sentimentaux, l’artiste perd progressivement pied. “Que puis-je vous dire de notre prochain invité? Ce ringard se laissait adorer mais jamais aimer. Et sa réussite dans le show- business égale l’échec de sa vie sentimentale. Car là, c’était le fiasco total. Il en vint à croire que le travail, le show-biz, l’amour, la vie, lui-même et tout le tralala, c’était n’importe quoi. Il devint un as de la tricherie au point de ne plus savoir où commençait le jeu et où s’arrêtait la réalité. Pour ce mec, la seule réalité, c’était la mort”.
Cette tirade de O’Connor Flood (Ben Vereen) résume le mieux le personnage de Joe Gideon, chorégraphe excentrique, image de Bob Fosse lui-même. C’est le quatrième film du réalisateur, et sûrement le plus intime, qui lui vaudra la Palme d’Or en 1980.

 

Pascal Szulc

If…. est un film britannique réalisé par Lindsay Anderson, sorti en 1968. Il est le premier d’une trilogie ayant pour protagoniste Michael Travis, interprété par McDowell, et qui se compose de : If…, Le Meilleur des mondes possible et Britannia Hospital. Les années 70 dans le cinéma anglo saxon marqueront l’avènement d’un cinéma d’affrontement de classes, de réflexion sur le libéralisme, la liberté et la mort de l’impérialisme, tels Taking of ou MASH.
Le titre, If, allusion au poème de Rudyard Kipling traduit l’opposition du libéralisme et du libertaire.
If, narre la vie dans un collège « so british » avec ses castes visibles et invisibles, ses traditions des aînés qui eux, n’y croient plus.
Bien avant Anarchy in the Uk (sex pistols), If, d’une violence adolescente à la bizut va jusqu’au bout du message d”une révolution des armes, frôlant entre le facisme sans ordre moral à l’anarchie liberticide, punk, annonçant le réveil d’une jeunesse pour qui le futur n’est pas, romantique et suicidaire.
Si le cinéma italien délivre son regard cynique et dérisoire sur la crise économique dans une jeunesse légère, le cinéma anglais et américain posent l’affrontement des générations, des peuples et de leurs états comme un baby boum volontaire et ambigu, explosif et pacifiste.

Infos pratiques

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Geraldine Pioud

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