
Il était une fois en Anatolie, un Nuri Bilge Ceylan aux images superbes mais sans émotion
Grand Prix du dernier Festival de Cannes, “Il était une fois en Anatolie” est un western étrange, aux images foudroyantes et qui s’étire sur près de 3h. Une expérience esthétique de premier choix qui n’atteint cependant pas les sommets d’émotions auxquels le réalisateur de “Uzak” (2002) nous avait habitués. Actuellement en salles.
Dans une contrée turque dévastée par l’exode rural, un homme (Firat Tanis au visage inoubliable) est soupçonné d’avoir assassiné et caché le corps. Un commissaire sanguin (Yilmaz Erdogan), un procureur bavard (Taner Birsel) et médecin solitaire (Muhammet Uzuner) sont accompagnés de quelques hommes de mains et tentent de cuisiner le présumé coupable pour retrouver le corps. La nuit tombe sans que l’homme arrêté n’ait rien dévoilé, et tous décident de se nourrir et de dormir dans la maison du maire d’un petit village local avant de repartir à la recherche du corps au petit matin…
Unissant une photographie époustouflante et des dialogues fins et drôles, “Il était une fois en Anatolie” est une sorte de western détourné, au rythme lancinant et qui place le spectateur au cœur des recherches maladroites d’une demi-douzaines d’hommes. Mais malgré l’excellence des comédiens, ce qu’ils nous livrent sur la vie de leurs personnages ne parvient pas à nous toucher. L’on s’ennuie un peu – pas trop- se lave les yeux, mais l’on ressort frustré de la projection du film, persuadés qu’il manque peu de choses pour transmuer cette quête étrange en chef d’œuvre.
“Il était une fois en Anatolie”, de Nuri Bilge Ceylan, avec Firat Tanis, Yilmaz Erdogan, Taner Birsel, Muhammet Uzuneret et Ahmet Mümtaz Taylan, Turquie/ Bosnie, 2011, 2h20, sortie le 2 novembre 2011.
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3 thoughts on “Il était une fois en Anatolie, un Nuri Bilge Ceylan aux images superbes mais sans émotion”
Commentaire(s)
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KEFELI Eva
Une merveille,un road movie “Alla Turca” envoûtant !
Il s’agit de se laisser porter pendant 2 H 30, de suivre tous ces personnages qui au fil des images se révèlent à nous et surtout à eux-mêmes.
Une mise en scène, une photographie, des acteurs admirables mais sans ostentation, un film hypnotisant mais pas du tout ennuyeux parce que pas prétentieux. Le réalisateur Nuri Bilge Ceylan croit en l’être humain malgré ses petitesses parfois même ses crimes. Quelque part, il y a rédemption ou sinon regrets et c’est déjà beaucoup.