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[Critique] Découvrez le film d’horreur de l’été, de l’année, et même plus

[Critique] Découvrez le film d’horreur de l’été, de l’année, et même plus

28 July 2014 | PAR Geoffrey Nabavian

Mister Babadook. Intelligent, effrayant, très bien joué, doté d’un rythme diabolique… Ce premier film de Jennifer Kent, couvert de récompenses au dernier Festival de Gérardmer, est à voir à tout prix.

[rating=5]

Mister BabadookUn bon film d’horreur se doit de faire peur. Mister Babadook remplit ce contrat en misant sur le meilleur des moyens : la technique cinématographique. La situation de départ est simple : Amelia vit en Australie avec son fils Samuel. Le père de celui-ci est mort dans un accident de voiture, alors que le couple était sur le chemin… de la maternité. Amelia, du même coup, n’arrive pas à bien s’entendre avec son gamin. Et celui-ci est rendu excité par le mal-être de sa mère. C’est alors qu’un livre mystérieux fait son apparition dans la bibliothèque de Samuel : Mister Babadook. Un livre pour enfants, écrit de façon bizarre, qui parle d’un être menaçant… Aimant faire grincer les placards et se cacher derrière les portes… Puis se faufiler à l’intérieur de vous…Dans la toute petite famille, l’angoisse s’installe… Bientôt confirmée par…

On ne vous dira rien de la suite. Préparez-vous seulement à passer d’atmosphères tendues en scènes de pur effroi. Le rythme du film fait monter la peur : il enferme nos deux personnages dans un espace clôt, rendant asphyxiantes même les scènes en extérieur. Puis il lâche son monstre. Un être fantastique qu’on verra bien peu, réduit à des détails surgissant de l’ombre… Et sachez que Jennifer Kent a en main tous les outils pour vous faire sursauter. Des outils de cinéma pur : plans signifiants, sens du montage, son bien travaillé, photo léchée… Mis au service du genre fantastique, ils aboutissent à des scènes fortes, très bien écrites, qui atteignent les tripes. Car il s’agit de vraies scènes. Et non plus de simples effets. Qui s’insèrent dans une esthétique bien réfléchie, synthétisant et actualisant cent ans de cinéma fantastique. Rien que ça.

Et ne croyez pas que ce Babadook manque d’originalité. Il possède une caractéristique rare, très rare, pour le genre auquel il se rattache : un vrai fond. Oui : c’est un film d’horreur intelligent. Pour une fois, on comprend la signification du monstre. Pour une fois, de vraies relations, bien humaines, existent entre les protagonistes. Et pour une fois, on est content qu’à la fin… Mais chut.

Faut-il enfin préciser que tout ceci fonctionne grâce aux précieuses présences d’Essie Davis, abîmée et belle parfois, et du si jeune et si doué Noah Wiseman ? Vous l’aurez compris, foncez. Amateurs de films d’horreurs originaux et maîtrisés, et femmes pas froussardes en quête d’un sujet qui vous parle enfin, le Babadook vous tend ses bras maléfiques. Et pas de souci : les grands cauchemars ont tous une fin. Qui ne donne en aucun cas lieu à des suites négatives…

Les places pour le film, d’ailleurs, sont à gagner par ici.

Visuel (c) : affiche de Mister Babadook

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Geoffrey Nabavian
Parallèlement à ses études littéraires : prépa Lettres (hypokhâgne et khâgne) / Master 2 de Littératures françaises à Paris IV-Sorbonne, avec Mention Bien, Geoffrey Nabavian a suivi des formations dans la culture et l’art. Quatre ans de formation de comédien (Conservatoires, Cours Florent, stages avec Célie Pauthe, François Verret, Stanislas Nordey, Sandrine Lanno) ; stage avec Geneviève Dichamp et le Théâtre A. Dumas de Saint-Germain (rédacteur, aide programmation et relations extérieures) ; stage avec la compagnie théâtrale Ultima Chamada (Paris) : assistant mise en scène (Pour un oui ou pour un non, création 2013), chargé de communication et de production internationale. Il a rédigé deux mémoires, l'un sur la violence des spectacles à succès lors des Festivals d'Avignon 2010 à 2012, l'autre sur les adaptations anti-cinématographiques de textes littéraires français tournées par Danièle Huillet et Jean-Marie Straub. Il écrit désormais comme journaliste sur le théâtre contemporain et le cinéma, avec un goût pour faire découvrir des artistes moins connus du grand public. A ce titre, il couvre les festivals de Cannes, d'Avignon, et aussi l'Etrange Festival, les Francophonies en Limousin, l'Arras Film Festival. CONTACT : [email protected] / https://twitter.com/geoffreynabavia

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