
Cannes 2023, jour 6 : la Mongolie invitée, le choc Glazer et les affres d’une Reine
En ce dimanche, on peut suivre à Cannes des histoires de famille dans des contextes pas simples, .
En ce dimanche à 13 heures, on commence par aller découvrir Les Filles d’Olfa. Un film essentiel à voir car il est en Compétition pour la Palme d’or en cette année 2023. Par ailleurs, sa réalisatrice, la tunisienne Kaouther Ben Hania, a su montrer par le passé qu’elle était excellente. Au final, on peut juger cette tentative – qui empoigne un sujet vrai, essentiel et tragique – non exempte de défauts. Pour lire notre critique des Filles d’Olfa, cliquez.
À 15h15, on arrive à mettre la main sur une place pour The zone of interest de Jonathan Glazer et le quotidien du commandant du camp d’Auschwitz et de sa famille dans leur petit pavillon qui jouxte l’enclos de l’horreur. Une plongée dans une famille “ordinaire” qui joue, rit, trinque. Les seules ombres au tableau pour eux sont sonores. Les cris, les aboiements, les coups de feu se perdent néanmoins dans une surdité généralisée ; les prisonniers ne sont que chiffres et quotas à remplir et les fours crématoires, machines à améliorer. Un film magistral entre Haneke et Jonathan Littell ; incontestablement en route pour le palmarès.
Vers 16 heures, on découvre Si seulement je pouvais hiberner. Présenté au sein d’Un certain regard, il est le premier long-métrage de Mongolie jamais invité en Sélection officielle à Cannes. Sa réalisatrice Zoljargal Purevdash y fait montre en tout cas d’un sens de l’image certain, couplé aussi, et on s’en réjouit, à une belle sensibilité. C’est elle qui apporte la touche de personnalité qu’il faut à son travail en forme de peinture sociale. Pour lire notre critique de Si seulement je pouvais hiberner, cliquez.
À 19h30, le réalisateur brésilien Karim Aïnouz nous emmène avec Firebrand… à la cour d’Angleterre du temps d’Henri VIII et de Catherine Parr, sa dernière épouse. Ce Barbe-Bleue qui a déjà répudié deux Reines et en a fait exécuter autant mais qui, cette fois, sera le ou la gagnant(e) de ce jeu de la trahison et de la mort haletant auquel participent Alicia Vikander et un Jude Law métamorphosé ? Bien que peu conforme à la réalité historique, l’aventure s’avère passionnante.
*
Visuel : affiche de Si seulement je pouvais hiberner © Eurozoom