[BERLINALE] Una mujer fantástica : face à la haine ordinaire
Après son passage plus que remarqué en 2013, avec Gloria (ours d’argent), le metteur en scène chilien Sebastian Lelio, revient à la Berlinale avec una mujer fantastica, portrait d’une autre femme “fantastique” parce qu’en fait si ordinaire.
Décidement, la famille Larraín a décidé de prendre en main la renommée du cinéma chilien à l’étranger : Après Pablo qui Triomphe actuellement dans les box offices du monde entier avec Neruda (2016) et Jackie (2016), nommé aux Oscars et aux Golden Globes, c’est au tour de son frère Juan de Dios de contribuer à cette grande tâche en produisant un des films les plus marquants et réussis de la compétition, una mujer fantástica.
Dans la nuit qui suit l’anniversaire de Marina (Daniela Vega) que celle-ci a célébré en tête à tête avec Orlando, son compagnon de plus de 20 années son ainé, ce dernier fait un infarctus et décéde dans le Service d’urgence de la clinique. Un concours de circonstances fait que la jeune femme endeuyée se retrouve suspectée d’avoir une responsabilité dans le décès de l’homme chez qui elle venait tout juste d’emmenager. Pour se sortir de ces ennuis, celle-ci ne peut non seulement pas compter sur le soutien de sa belle-famille, bien decidée à ne pas reconnaitre sa légitimité à pleurer Orlando, mais pire encore, qui souhaite peut-être même lui faire payer pour sa relation avec leur père ou ex-mari…
Au-delà de plusieurs scènes particulièrement bien filmées, du bon suspens global et d’une atmosphère réaliste convaincante, c’est avant tout la performance extraordinairement juste dans sa retenue qu’offre Daniela Vega qui fait le génie de ce film. À ce stade de la compétition (Jour 4), celle-ci est clairement notre favorite pour l’ours d’argent de meilleure actrice.