
Berlinale : Layla Fourier, portrait de femme dans une Afrique du Sud marquée par les conflits raciaux
Avec Layla Fourier, la réalisatrice Pia Marais, née à Johannesburg, propose un film très ambitieux : réflexion sur la vérité et le mensonge, sur la dignité, sur la coexistence au sein d’un pays déchiré, le film pêche par excès.
Mère célibataire, la belle Layla (Rayna Campbell) pense avoir enfin trouvé le travail idéal pour pouvoir élever son fils dans les meilleures conditions. Une firme la recrute pour faire passer des entretiens d’embauche. Elle devra ainsi se familiariser avec un détecteur de mensonges. La chose ne lui pose pas problème : comme Layla s’en ouvre à son employeur, elle croit fermement dans le pouvoir de la vérité. Dans ce monde troublé et violent, l’honnêteté doit être la ligne de conduite.
Or, bien évidemment, le hasard va en décider autrement et, par une nuit noire, Layla écrase un homme, un Blanc. Comble de malheur, le jeune garçon de Layla, assis sur le siège passager, a tout vu. Layla doit-elle se dénoncer, alors même qu’elle n’a personne autour d’elle qui pourrait prendre en charge l’enfant (et surtout pas son père, suprêmement indifférent et bien occupé avec sa nouvelle progéniture) ? Comment faire comprendre à son fils qu’il est préférable de se taire ? Forcée de mentir et d’expliquer à son petit garçon, à l’encontre de toutes ses recommandations précédentes, que le mensonge est la meilleure solution, Layla se trouve prise au piège.
Le film montre les déchirements de la société sud-africaine, où les conflits raciaux sont loin d’être résolus. Pia Marmais livre un beau portrait de femme, avec ses contradictions et sa force. Mais trop de messages explicites, une réflexion trop appuyée sur l’alternative vérité/mensonge, alourdissent malheureusement ce mélodrame.
Layla Fourier, de Pia Marais, Allemagne/Afrique du Sud/France/Pays-Bas, 105 minutes, avec Rayna Campbell, August Diehl, Rapule Hendricks, Terry Norton. Sélection officielle, en compétition.
(c) Pandora Films
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