
“Wendy” : Benh Zeitlin revisite Peter Pan
Après l’immense succès et la très grande émotion des Bêtes du Sud Sauvage (2012, lire notre interview), le réalisateur américain revisite le mythe de Peter Pan. Très attendu, le film Wendy arrive enfin sur nos écrans le 23 juin.
Dans le sud rural des Etats-Unis, Wendy Darling (Devin France, une découverte) grandit derrière le comptoir d’un Diner que tient sa mère, Angela. Un beau jour, pour contrer la prédiction qu’elle aussi travaillera dans ce restaurant un peu triste, la jeune et intrépide Wendy saute dans un train en marche sur les pas du brillant Thomas Marshall, qui lui, veut devenir pirate. S’ensuit une course poursuite poétique et magique dans une monde fourmillant, et aussi dangereux, qui flirte avec les limites du merveilleux …
“On allait s’attacher à celle qui a connu le Pays Imaginaire, mais qui a dû l’abandonner : Wendy”, explique Benh Zeitlin quand il raconte l’aventure de ce tournage qui a mené le film à Sundance en 2020. On découvre enfin Wendy en France, où l’on adore retrouver le monde vu à hauteur d’enfant comme le réalisateur sait le peindre. C’est unique, terrible de beauté, avec une image très travaillé et toujours tout de même tout en violence et complexité. L’imaginaire a toute sa place dans ce Wendy, qui à l’âge adulte est incarnée par la brillante Elle Fanning, et la nature reprend ses droits : vivante et vénéneuse, elle brouille les frontières entre réel et réalité. Le voyage est donc beau à tous les plans, mais la quête perd à temps le spectateur, qui n’arrive pas à s’arrimer aux héros comme il le faisait dans Les bêtes du Sud sauvages. Il y a quelque chose du chef d’œuvre inachevé dans ce Wendy ambitieux, très personnel et où l’on se réjouit tout de même de retrouver le Sud profond et caribéen de Benh Zeitlin.
Wendy, de Benh Zeitlin, avec Devin France, Tommie Lynn Milazzo, Shay Walker, USA, 2020, 1h52, sortie le 23 juin 2021. visuel : affiche du film (c) Condor films